Marcel proust, un amour de swann
Mai 2011, 1ère ES2
Marcel Proust, Un amour de Swann
Présentation et notes texte n°2
De « d’ailleurs on commençait à éteindre partout »
Jusqu’à « elle regagnait sa voiture »
Les histoires d’amour sont un thème de prédilection pour le roman. Proust n’échappe pas à cette fascination, et pourtant Un Amour de Swann ne présente pas l’histoire d’amour idéalisée et romanesque que nous avonsl’habitude de lire. Les sentiments de Swann et d’Odette dont complexes, souvent égoïstes, et le lecteur doit être attentif pour tenter de suivre leur évolution. Odette est une demi-mondaine dont Swann n’était encore que vaguement amoureux, dans la mesure où elle lui était déjà parfaitement acquise. Il va la rejoindre, presque tous les soirs, chez les Verdurin, après avoir vu une petite ouvrière quiest sa maîtresse. Un soir, arrivé plus tard que d’habitude, il ne l’y trouve pas. Habité par cette angoisse nouvelle de ne pas la voir de la soirée, il parcourt désespérément la ville à sa recherche. Cet extrait est important pour comprendre la vision qu’à Proust du sentiment amoureux. Il est également capital dans la progression du récit, puisqu’il marque le début de la descente aux enfers dupersonnage principal. Son amour pour Odette est alors en phase de cristallisation, selon l’expression de Stendhal : c’est le moment où l’être qu’on aime est pour nous une image aussi exceptionnelle qu’illusoire. Pour la première fois, Swann perd sa position de supériorité, et ne parvient pas à obtenir ce qu’il désire (une rencontre avec Odette qui jusqu’ici lui était absolument dévouée). Cettesituation de manque et d’incertitude le bouleverse. Cela apparaît dans le texte grâce au perpétuel glissement de mode de narration (cf. structure) > le projet du commentaire est de montre (question d’oral) comment l’histoire de Swann permet à l’auteur de donner sa définition du sentiment amoureux.
Suggestion de plan :
I. La recherche d’Odette comme une descente aux Enfers (errance symbolique àtravers les méandres de la conscience du personnage). Etudier les images pour dire l’amour.
II. Une vision pessimiste de l’amour.
Autre possibilité (plus difficile car on risque de parler théorie et de s’éloigner du texte), voir comment Proust présente le sentiment amoureux comme :
I. Lié d’une part à l’illusion
II. D’autre part à la souffrance
III. Revêtant le caractère de la fatalité.Texte mystérieux, à cause du rythme des phrases, des images utilisées, du vocabulaire, du brouillard sur un paysage nocturne et qui n’est plus le Paris familier > porteur d’incertitude, car l’amour nait de l’illusion, et engendre l’illusion : AMOUR ET/ EST ILLUSION :
Pour Proust, le sentiment amoureux n’est pas immédiat. Swann ne ressent aucune attirance pour Odette lorsqu’il fait sa connaissance,elle n’est « pas son style », et manque d’esprit. Il lui trouve l’air insignifiant et « fané ». C’est à force de temps, d’images, de rêveries romanesques, de comparaisons d’un physique peu avantageux avec des peintures de grands maîtres, que Swann s’éprend de Mlle de Crécy, ou plutôt de celle qu’il imagine en elle, en se déconnectant de la réalité pour s’exagérer sa beauté et ses qualités.
Dansle passage étudié, Swann, extrêmement anxieux, se trouve en plein délire sentimental ; l’illusion est alors à son paroxysme. Quelques pages plus tôt, il s’était déjà inventé différents scénarii sur l’aboutissement de ses recherches : « Swann se représentait le moment qui approchait, à la fois comme celui où Rémi lui dirait : ‘cette dame est là’, et comme celui ou Rémi lui dirait : ‘cette damen’était dans aucun des cafés’ ». Au début de l’extrait, il s’imagine dans le rôle d’Orphée, personnage mythologique qui vint chercher sa belle jusqu’au plus profond des enfers : « comme si parmi les fantômes morts, dans le royaume sombre, il eût cherché Eurydice ». Il se gonfle d’un profond « désir de réussir », exaltant sa passion par un acte héroïque, alors qu’il est simplement malade à la seule…