Mme de lafayette, la princesse de clèves, position et fonction des évènements politiques, fatalité ou hasard ?

Travail de groupe : La Princesse de Clèves

Fonction et positionnement des événements politiques, hasard ou fatalité ?

« Jamais la Cour n’a eu tant de belles personnes et d’hommes admirablement bien faits »[1]. Le XVIIe siècle illustre le règne de Louis XIV connu aussi sous le nom du Roi Soleil. Le monarque mène la France sur les devants de la scène européenne grâce à une politiqueabsolutiste. Il dirige son royaume depuis le Château de Versailles, symbole de la Cour et de la noblesse française. Cette période voit naître, dans une famille de petite noblesse française, Marie-Madeleine Pioche de La Vergne. Née en 1634 à Paris, elle y mourra en 1693 à l’âge de 59 ans. En 1654, son mariage avec François Motier, comte de La Fayette lui apporte un nom et une fortune. Désormais, elle sefait connaître sous le nom de Madame de Lafayette. Elle devient alors la demoiselle d’honneur de la reine Anne d’Autriche. Ce lien lui permet de fréquenter la haute société de la Cour et c’est au sein de celle-ci qu’elle se lie d’amitié avec Henriette d’Angleterre, épouse du frère de Louis XIV. Cette prestigieuse amitié lui ouvre les portes du cercle le plus intime de la Royauté. Elle sera témoindes coulisses de Versailles.

Madame de Lafayette est l’auteure de La Princesse de Clèves, paru en 1678. Ce roman est une fiction datée qui se déroule sur une année, correspondant aux derniers mois du règne d’Henri II. Pensant qu’une femme de son rang ne peut être auteure, elle décide de rester anonyme. Néanmoins, de nombreuses années plus tard, soit en 1780, son nom apparaît pour la première foissur la couverture du roman. Tant par son contenu que par son anonymat, cet ouvrage ne passe pas inaperçu et fait un grand bruit dans le milieu littéraire. L’innovation de Mme de Lafayette est de présenter un ouvrage mêlant chronique historique et roman. Elle invente un nouveau genre appelé par Jean Antoine de Charnes (1641-1728, écrivain français du XVIIIe siècle) : Histoire galante.

Autravers de ce travail, nous chercherons à démontrer qu’elle use des événements politiques pour faire évoluer l’intrigue. Nous allons également tenter de montrer que Mme de Lafayette met en valeur une fatalité : il n’existe pas d’amour heureux. Nous nous interrogerons sur la manière dont Mme de Lafayette met l’Histoire au service de l’intrigue amoureuse. Et finalement, nous nous demanderons quelle estl’influence de la tragédie classique sur celle-ci.

Mme de Lafayette s’inspire de la vie à la Cour et présente un monde où les apparences ne sont pas ce qu’elles semblent être. Alliances, dissimulations, secrets et trahisons sont choses communes à la Cour. La Princesse de Clèves, est au-delà de la réalité et nous montre ce monde que l’auteure décrit comme sublime mais qui n’est rien qu’une illusion.L’Histoire est mêlée à la fiction, c’est ainsi que l’on conçoit une histoire galante.

Mme de Lafayette exploite parfaitement le cadre historique pour façonner l’aspect véridique de l’œuvre. Elle étudie longuement le XVIIe siècle et rapporte les évènements avec une telle précision et une telle justesse que le roman en devient presque une référence historique. Presque, car certains despersonnages, bien qu’ils existent, n’ont aucun lien avec la Cour et c’est pourquoi l’on considéra La Princesse de Clèves comme l’un des tout premier roman de la littérature française. Mme de Lafayette use des personnages, des mœurs de l’époque et des coutumes de la Cour pour installer un cadre au récit. Elle construit son histoire en inventant une intrigue et en la décorant de l’Histoire pour la rendre laplus vrai possible.

Le lien entre l’Histoire et la fiction est perceptible au cours du roman. On observe par exemple que l’Histoire perd de sa vigueur tout au long de l’œuvre pour laisser place à la fiction. La fiction prend le dessus lorsque « Chastelart s’approcha de la Reine Dauphine et lui dit que le hasard lui venait de mettre entre les mains une lettre de galanterie qui était tombée…