Mobilité sociale
•Dissertation :
Dans quelle mesure l’élévation du niveau d’instruction moyen de la population favorise-t-elle la mobilité sociale ?
Depuis l’instauration de l’école et l’obligation scolaire, le niveau d’instruction moyen a beaucoup évolué. En France, l’instruction est depuis les années 1960 devenue assez rapidement une notion primordiale dans les moeurs des familles. Le suivi des études estdevenu chose courante pour les nouvelles générations mais la hausse du niveau moyen d’instruction et des effectifs scolarisés a-t-elle réellement réduit l’inégalité dans la réussite sociale, scolaire et professionnelle ? Observe-t-on des effets positifs sur les possibilités pour un individu de voir évoluer sa position au sein de la société ?
Autrement dit, la hausse de la durée d’études et del’augmentation des diplômes obtenus a-t-elle réellement réduit l’inégalité des chances dans la réussite sociale?
Il s’agira de répondre à ce questionnement dans le raisonnement à suivre.
Les sociétés démocratiques contemporaines sont fondées sur deux principes : l’égalité de droit « tous les hommes naissent libres et égaux en droit » et la méritocratie, selon laquelle le statut social d’un individune lui est pas imposé par sa naissance, mais acquis par ses « mérites ».
Ce système égalitaire présent par exemple en France influence aussi l’éducation. Le système éducatif moderne se base ainsi sur l’ouverture du système social secondaire à tout le monde par des écoles publiques où tous les élèves bénéficient de la même formation jusqu’en classe de troisième, avec un diplôme commun, le Brevetdes collèges.
On estime que par ces principes, toutes les voies favorables à la méritocratie sont ouvertes à chaque individu. L’école doit agir comme instance extérieure à la famille pour que chaque élève agisse individuellement, c’est-à-dire décide pour soit quel parcours social il compte envisager et donc combien d’efforts scolaires il devra faire pour y arriver sans s’orienter obligatoirementà la position sociale de ses parents. En effet, le Doc. 5 démontre bien l’influence du milieu familial sur la formation de chaque individu : en général il y a beaucoup plus de fils de cadres que de fils d’ouvriers qui passe leur Baccalauréat ou un diplôme supérieur au bac (70, 9% des 25 à 39 ans chez les CPIS contre 16,3%chez les ouvriers). Mais l’école n’est plus qu’une opportunité afin deréussir plus facilement dans la vie, elle est désormais une obligation et une « condition nécessaire » de réussite comme le dit Daniel Bertaux (Doc. 1). D’autant plus notons que Bertaux parle du fait qu’un seul diplôme ne suffit plus, comment travaillent alors de nos jours les individus sans diplômes ? C’est pour cela que l’État agit en prolongeant la scolarité obligatoire qui est à terminer par unpremier diplôme provisoire (le Brevet), dans l’espérance d’animer les individus à poursuivre leurs études et en empêchant ainsi les parents de retirer leurs enfants plus tôt de l’école ce qui était longtemps possible et courrant dans certaines couches de la société.
De manière générale, la mobilité sociale représente la circulation des individus d’une société entre les différentes positionssociales dont on sait qu’elles sont hiérarchisées en ne procurent pas toutes les mêmes avantages. Certaines positions sont plus valorisées alors que d’autres même dévalorisées. Dans ce cas c’est la mobilité intergénérationnelle, c’est-à-dire les changements de statut social d’un individu par rapport à celui de ses parents, qui va nous occuper et dont on peut calculer un indice grâce au Doc. 4.
Revenonsà un aspect important pas encore éclairci : la méritocratie.
La méritocratie est un système politique et social à l’intérieur duquel le pouvoir est obtenu par le mérite, celui-ci se basant sur la reconnaissance des vertus morales, intellectuelles et sociales. En France, c’est Napoléon 1er qui l’instaura pour concilier l’aristocratie ancienne avec les idées nouvelles, égalitaires et libérales…