Mussolini

Benito Amilcare Andrea Mussolini dit Il Duce (le chef), (né le 29 juillet 1883 à Dovia di Predappio, mort le 28 avril 1945 à Giulino di Mezzegra), est un journaliste, homme politique et Président du Conseil italien. La politique fasciste qu’il initia fit de son pays une dictature totalitaire de 1922 à 1943.

Benito Mussolini est issu d’une famille modeste : son père, Alessandro Mussolini estforgeron, militant socialiste et a ouvert un petit débit de boissons tandis que sa mère, Rosa Maltoni, est institutrice. Il baigne dans la double culture socialiste qui lui vient de son père (son prénom, Benito lui a été donné en hommage au révolutionnaire mexicain Benito Juarez) et catholique traditionnelle : il va à l’école chez les Salésiens de Faenza. C’est un élève turbulent, voire violent : ilmanque de peu le renvoi en 1893 lorsqu’il blesse un de ses camarades avec un couteau. En 1895, il entre à l’école normale de Forlimpopoli et devient instituteur. Ensuite il sera professeur de français dans un collège.

En 1900, il adhère au Parti socialiste italien et en préside la section locale. Fuyant le service militaire, il s’expatrie en Suisse en 1902 où il milite à la gauche du parti enpartageant les vues du syndicalisme-révolutionnaire. En 1904, il est expulsé du canton de Genève où il réside et préfère retourner en Italie.

De retour en Italie, il doit effectuer son service militaire parmi les bersagliers avant de se retrouver quasi vagabond, vivant de petits métiers (maçon, etc.), puis obtient un poste de professeur de français à Forlì. C’est alors que son audience granditau sein du Parti socialiste, tendance révolutionnaire. Violemment opposé à la guerre de colonisation de la Libye (1911-1912), il mène la destruction des voies de la gare de Forli contre le départ des troupes pour l’Afrique. Cela lui vaut six mois d’emprisonnement. À sa sortie, il prend la tête du journal du Parti socialiste italien Avanti ! en 1913. D’abord fermement pacifiste, il s’oppose àl’entrée en guerre de l’Italie avant de changer radicalement de position dans un article de l’Avanti ! : il préconise une politique militariste en 1914 et est favorable à l’entrée en guerre de l’Italie en 1915 aux côtés de l’Entente dans la Première Guerre mondiale. En aout 1915, il s’engage dans l’armée italienne en guerre contre l’Autriche-Hongrie et se bat dans les Alpes. La guerre forge sesconvictions nationalistes, et il s’illustre au combat, étant promu caporal en février 1916. Blessé en février 1917 par l’explosion du mortier qu’il manipulait, il est réformé et ne prendra plus part aux combats. Il crée les Faisceaux de combat, futur noyau de son Parti national fasciste, le 23 mars 1919. À partir de cet instant sa vie est liée à l’évolution de son parti. Les faisceaux de combat sont unamalgame de syndicalisme révolutionnaire dont Benito Mussolini était lui-même proche et de nationalistes déçus par la non-satisfaction de certaines revendications territoriales à la fin de la guerre, notamment de Fiume où Gabriele D’Annunzio s’est illustré jusqu’à la chute de la régence du carnaro en janvier 1920..

De 1919 à 1922, l’Italie est secouée par une grave crise sociale, économiquevoire politique. Mussolini l’exploite en brisant les grèves et les syndicats par la violence : il se fait ainsi connaître et bien voir par les milieux d’affaires et le patronat (Confindustria et Confagricoltura). Il utilise pour cela des squadre (escouades), sortes de milices, issues en grande partie des rangs des arditi (venant des troupes d’élite démobilisées en 1918) nationalistes, dont l’uniformeest la chemise noire — qui deviendra un des symboles du fascisme. Le roi d’Italie Victor-Emmanuel III lui confie le gouvernement à la suite d’un ultimatum demandant le pouvoir, appuyé par la mobilisation des Fasci. La « Marche sur Rome » du 28 octobre 1922 n’aura donc pas été, formellement, un coup d’État mais bien un défilé de victoire pour Mussolini et le Parti national Fasciste. Mussolini prend…