Nationalisation
Depuis quelques jours, circulent des propos défaitistes ou prophétiques qui annoncent la nationalisation des banques.
Je ne doute pas un seul instant que certains y trouvent des avantages, àcommencer par le monde politique et ses rêves de pouvoir, les « courtisans » de ce monde qui se voient aux Conseils d’Administration avec de « plantureux » émoluments, certains syndicats de dirigeants oud’employés.
Je suis profondément convaincu que ce n’est pas une solution pour plusieurs raisons.
Examinons tout d’abord le point de vue du contribuable.
Imaginons que l’Etat français aitinjecté des fonds propres dans les banques où il est intervenu. Aujourd’hui, le contribuable aurait perdu (sur papier, j’en conviens) 60% de cette injection de capitaux. Il a fait mieux, en acceptantd’octroyer des emprunts subordonnés qui rapportent plus que ne lui coutent ses emprunts, ce qui lui permet d’empocher allégrement une marge de crédit plus élevée que le marché.
A ce sujet, contrairementa la vision idyllique que l’on donne de la Grande Bretagne, l’intervention du Gouvernement de Sa Majesté a été une catastrophe financière (toujours sur papier). Le Gouvernement Américain se mord lesdoigts de ce que lui a couté la nationalisation (et donc le « funding ») de la compagnie d’assurances AIG.
Autre chose est une injection de fonds propres dans les agences gouvernementales chargéesd’intervenir sous forme de prêts ou de garanties dans la solution de la crise : je pense notamment aux injections dans Fannie Mae et Freddy Mac qui ont été nationalisées, mais qui agissaient déjà pourcompte du Gouvernement pour garantir les emprunts hypothécaires.
La garantie de l’Etat, là où elle peut suffire, constitue une solution très intelligente. Elle n’implique aucun débours, etrapporte une commission substantielle pour le Trésor public. Elle represente la plus grande part de l’intervention de l’Etat francais.
Tout cela ne signifie cependant pas que dans des cas extrêmes,…