N’échange – t – on que des biens ?
Si nous devons définir l’échange, il convient de dire qu’il représente un rapport entre individus qui consiste à échanger mutuellement des choses concrètes ou symboliques. Ainsi, les biens et les services qui certes constituent les éléments principaux de l’échange ne sont pas les seuls que l’on peut échanger. Il existe des sentiments, des connaissances, des noms qui font également l’objet del’échange. Cependant, nous sommes souvent tentés d’oublier ces derniers puisqu’il est plus facile et plus concret d’attribuer aux échanges une dimension matérielle. Nous sommes habitués à faire des courses, à aller au cinéma, à se donner des cadeaux mais nous ne nous rendons pas compte toujours qu’en communiquer avec l’autrui est aussi une forme importante et courante de l’échange. Ainsi, nous pouvonséchanger et par conséquent partager les sentiments ou les paroles d’autrui. Nous pourrions donc nous demander pourquoi nous échangeons. Si la nature de l’échange est déterminée par la chose que nous échangeons, quelles sont les différentes natures de l’échange? Peut-on mettre sur le même plan le commerce des biens et le commerce des idées ?
Si nous voulons analyser la nature matérielle deséchanges, nous devons constater que l’échange est un acte par lequel deux personnes se livrent mutuellement des biens ou services considérés comme équivalents. Ainsi, l’échange présuppose une forme d’équilibre et de symétrie entre réalités de nature différentes. Pourtant, il faut plutôt parler d’une égalité apparente puisque très souvent malgré leur nature égalitaire, les échanges sont le fondement del’inégalité parmi les individus.
Aristote parle dans l’Ethique à Nicomaque de l’égalité proportionnelle des échanges. C’est – à – dire il prône une réciprocité entre les biens et services échangés. Il faut que leurs valeurs relatives se correspondent. C’est pourquoi il est difficile de décider combien de paires de chaussures un cordonnier doit fabriquer pour l’architecte qui lui construira sa maison. Ceproblème peut être rencontré dans les sociétés archaïques, des tribus africaines ou océaniques, qui pratiquent le troc. Le troc consiste d’échanger un bien ou service contre un autre bien ou service comme de la viande contre une fourrure. De fait, le troc même s’il fonctionne sous un principe de solidarité qui établit le lien non-marchand et une meilleure convivialité entre individus, iln’engendre pas l’égalité des échanges puisque les biens et services sont qualitatifs et il est presque impossible de trouver une correspondance dans un rapport qualitatif pour que l’autre ne soit pas désavantagé. C’est pourquoi, pour assurer une commensurabilité des échanges, l’homme a inventé la monnaie à laquelle il a dévoué le rôle de l’unité de mesure identique. Néanmoins, la monnaie s’est montré unesource importante de l’inégalité.
La monnaie a accéléré le développement du commerce et des relations internationaux. Dans cette mesure, nous pouvons penser que l’échange contribue au lien social. Les biens et services que nous recevons satisfont nos besoins et ceux que nous donnons les besoins des autres. Or, les besoins sont universelles c’est – à – dire qu’un cherchant à répondre à nos intérêtsparticuliers nous visons l’intérêt général. L’échange assure donc la cohésion sociale et la paix entre individus. C’est la raison pour laquelle plusieurs Etats se rassemblent pour former une entité. La création de la CEE en 1956 et sa transformation plus tard en L’Union Européenne témoigne de ce fait. Avec les derniers élargissements, nous pouvons conclure que l’Europe attire. Pourtant, ces formesd’aliénations sont essentiellement économiques. Ainsi, tout le monde ne dispose pas de même pouvoir dans l’économie. Tout le monde n’a pas le même salaire. Nous pouvons penser que les populations les plus aisées sont avantagées par rapport aux classes inférieures. Nous voyons clairement le retard des nouveaux membres comme la Roumanie ou la Bulgarie qui ont du mal à s’intégrer dans la…