Patrimoine industriel

Patrimoine industriel

1

Patrimoine industriel
À partir du XIXe siècle, l’industrialisation a façonné les paysages des pays de l’hémisphère nord. Le patrimoine industriel est dès lors devenu une composante indissociable de notre environnement. Durant ces deux derniers siècles, la révolution industrielle a extrait du charbon ou du fer, transformé le paysage avec des terrils. Elle a laissédans son berceau, l’Europe du nord, un patrimoine monumental, technique et culturel exceptionnel.

Les routes du patrimoine industriel
Créée à l’initiative du Royaume-uni, des Pays-bas et de l’Allemagne, cette association, soutenue par l’Europe, a entrepris de relier, de coordonner et de promouvoir les vestiges, musées et sites remarquables du patrimoine industriel.

Le retard de la France
Sil’Angleterre a entrepris d’étudier et de rénover son patrimoine industriel dans les années 1940,[1] la Silos à ciment à Viry-Chatillon(94) France n’a commencé à s’y intéresser qu’à partir des années 1990. Les régions industrielles les plus anciennes (Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, etc.), touchées en priorité par la dés industrialisation, ont pris conscience de l’attrait touristique des vestiges deleurs industries. L’Inventaire général a mis en œuvre, depuis 1986, un programme de repérage national du patrimoine industriel qui recense et étudie tous les lieux de production qu’ils soient en activité ou non. La complexité des différents services du ministère de la culture n’est sans doute pas étrangère au retard constaté dans l’inventaire systématique. D’un côté, les conservations régionalesde l’inventaire privilégient, pour des raisons de cohérence et d’efficacité, des « inventaires par cantons », mais elles ont tout de même réalisé des études thématiques telles – par exemple – les caves coopératives viticoles de Provence – Alpes – Côte d’Azur, mais aussi des revues comme « Les images du patrimoine ». De l’autre, les conservations régionales des monuments historiques ont, elles,comme vocation de recenser les éléments patrimoniaux les plus représentatifs et de proposer aux collèges régionaux du patrimoine des sites de protection au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques.

Patrimoine industriel

2

Le regroupement, un temps effectif, des documentalistes recenseurs des conservations régionales des Monuments historiques avec les servicesrégionaux de l’inventaire a certes été abandonné car il n’a pas donné les résultat escomptés, mais il a permis de renforcer, là ou ce n’était pas suffisamment le cas, la coordination et les actions communes des services. Enfin l’intervention des services d’ethnologie doit également être soulignée à travers des actions parfois très opérationnelles, associant recherche, restauration et promotion touristique: Créer un « réseau de sites liés au patrimoine industriel » a été une initiative très originale de l’ethnologue de la Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté ; les thèmes en étaient : forges, tuilerie, salines, fromagerie, distillation… Jean-Louis Perrier (Le Monde du 20 août 1995) relevait que : « La logique, au début (en 1978), est celle de la préservation de monumentshistoriques. Il s’agit d’inventorier et d’étudier un territoire que quelques hauts fonctionnaires éclairés s’alarment de voir s’altérer ». Entrepôts et transbordeur du port de Garachico, île de Tenerife, îles Canaries. Années 1930. Ce transbordeur permettait de charger les Contrairement à d’autres régions où le marchandises sans obliger les cargos à accoster cette côte déchiquetée. Il futmouvement est issu de la volonté d’érudits locaux partiellement détruit par une tempête en 1951. ou d’anciens ouvriers d’un site, nous étions ici dans une logique de pouvoirs publics, qui, rationnellement, définissent une politique du patrimoine industriel et s’appuient immédiatement sur l’université pour entreprendre un inventaire, commente le Directeur des musées, Philippe Mairot. On a confié par…