Peut-on accepter la loi de la majorité si l’on refuse la loi du plus fort ?
Dans la mesure où la loi du plus fort est acceptée par la majorité c’est à dire par la moitié plus une personne, la société sera démocratique. Mais peut-on accepter la loi de la majorité si l’on refuse la loi du plus fort ? La loi de la majorité doit-elle être systématiquement gouvernée par cette confrontation et ce rapport de force ? La question posée sous-entend que la majorité implique unrapport de force avec la minorité et que par conséquent c’est elle qui détient le pouvoir. Mais ne peut-on pas être en majorité tout en étant soumis à une minorité ? Ainsi la loi du plus fort n’aurait rien à voir avec la quantité mais plutôt avec ses moyens d’actions. Tout le monde se voit contraint à accepter la loi de la majorité puisque chaque individu se trouve en minorité par rapport au pouvoirpolitique, par exemple. Mais cependant l’obéissance à la majorité est un choix puisqu’elle découle d’un vote démocratique.
Pour tenter de répondre, nous examinerons d’abord en quoi la majorité est la loi du plus fort. Puis nous envisagerons que la majorité peut être parfois injuste en essayant de montrer que la loi du plus fort n’accepte pas toujours la loi de la majorité et ainsi qu’il peutaussi naître des injustices. Enfin, nous démontrerons que la majorité peut aussi être soumise à une minorité.
Dans la nature, c’est la loi du plus fort qui s’applique, condamnant les plus faibles à être dominés ou tout simplement anéantis. Mais la force humaine, celle qui fait que l’homme se démarque des autres êtres vivants, est bien plus complexe que la seule caractéristique physique. En effetdans les sociétés actuelles, bien qu’il existe des états totalitaires, ce sont les systèmes démocratiques qui sont les plus représentés où les principes « égalité, fraternité et liberté » priment avant tout. Mais l’idée de démocratie ne s’est pas imposée rapidement car violemment critiquée par Platon et Aristote et approuvée au contraire par Rousseau elle apparaît à l’époque de Tocqueville commeun acquis historique. Sa définition est en apparence simple : on y place l’origine de tous les pouvoirs « dans la volonté de la majorité ». Cette majorité énonce ce qui constitue peut-être pas la « volonté générale » mais de façon plus réaliste la volonté d’une majeure partie du peuple. Affirmer que tous les pouvoirs émanent d’une telle volonté nous démontre que la majorité est bien le plus forts.Que dans les systèmes démocratiques, la loi de la majorité est une étape majeure pour le bon fonctionnement de l’état et de la cohésion sociale.
Pour Hobbes, cette alliance entre l’état démocratique et le peuple n’est possible que par l’existence du droit naturel. Ce droit naturel, issus de l’existence, nous conduit à la guerre de chacun contre chacun. Pour Hobbes, le désir d’association quenous avons n’est que pour se sécuriser. Il s’agit d’échapper avant tout à la guerre de chacun contre chacun en se soumettant. Pour cela il faut désigner un maître et lui accorder un pouvoir absolu et élu à l’unanimité par les Hommes pour qu’ils se sentent protégé. C’est à ce moment que la loi de la majorité fonde la loi du plus fort. En choisissant librement un chef qui va leur assurer leur sécurité,les Hommes renoncent à leurs libertés et par la même occasion acceptent de devenir les esclaves de leur maître : c’est le fondement politique.
Ainsi, Hobbes nous a montré que l’Homme a un besoin nécessaire à s’associer en se soumettant à un maître qu’il aura élu afin qu’il se sente en sécurité. Mais, Rousseau quant à lui nous explique que l’Homme sera plus en sécurité dans un cachot et que cemaître nous conduit à être privé de nos libertés. Avant la rencontre avec l’Autre, l’Homme était libre et n’obéissait qu’aux lois de sa nature. C’est pour ça que l’Homme est devenu méchant et que le sentiment de sécurité est apparut. Les Hommes vont ainsi passer un contrat social en se soumettant à un chef pour sortir de la guerre.
Ainsi, le maître soumet les Hommes à un pacte de soumission en…