Philosophie

L’amitié pour la sagesse. Nous y voici. La philosophie. Temps à présent de revenir vers le travail d’une année entière. Prendre dix minutes à la fin du cours précédent sur la justice pour demanderaux élèves de répondre aux questions suivantes :
Comment définiriez-vous la philosophie ? Qu’avez-vous appris ?
Le cours de philosophie vous a-t-il ouvert les yeux ? Sur quel sujet particulier ?
Àvotre avis, pourquoi ne vous fait-on étudier la philosophie qu’en terminale ?

I. Qu’est-ce que la philosophie ?

1) Une somme de connaissances (c’est un cours, après tout).
Des noms, des dates,des théories, des mots de plusieurs syllabes. Au début, la philosophie, c’est la science, la recherche du vrai.

2) Des théories contradictoires
C’est loufoque. Les uns disent blanc, les autresdisent noir, le tout avec des mots très compliqués, qui semblent dire une chose et veulent en fait en dire une autre (Arendt). Un vaste fatras obscur et compliqué, des constructions intellectuellesfumeuses. Depuis que la science s’est détachée de la philosophie, la philosophie ne sert plus à rien.

3) Le doute irréductible, la production de sens
Réponse de facilité consisterait à dire que leschoses utiles sont précisément celles qui ne valent rien. Un marteau, ça ne vaut rien. N’importe quel imbécile est capable de l’utiliser.
Par ailleurs, la science est-elle vraiment seulement «utile » ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que ça veut dire, « utile » ?
Pour dire que la science est « utile », n’est-on pas déjà en train de dire qu’elle permet un progrès, une amélioration, un mieux ?Mais un mieux par rapport à quoi ? La science ne peut pas se justifier elle-même. La science a besoin de justifications morales (c’est l’ambition du Gai Savoir).
Face à ces interrogations, laphilosophie cherche des réponses. Mais ces réponses elles-mêmes sont sujettes à caution, à débat, à évaluations. Une quête sans fin ? Ce sont des productions, de la poéisis. Dans quelles circonstances une…