Pic de pollution

POLLUTION ATMOSPHERIQUE

André Salaün

La pollution de l’air est constituée d’un ensemble complexe de polluants solides et gazeux comprenant des polluants primaires et des polluants secondaires résultant de la transformation des précédents et de réactions entre eux. Nous examinerons le cas des principaux polluants : leurs origines, les effets pathologiques, les concentrationsactuelles dans l’atmosphère et l’évolution de ces concentrations au cours du temps.
J’ai entendu bien des personnes d’origines socioprofessionnelles différentes dire que la pollution urbaine ne cesse d’augmenter, qu’on ne sait où cela va nous mener, que cela devient bien inquiétant…etc… Bien évidemment, ces personnes n’ont pas inventé cette augmentation de la pollution, elles répètent ce qu’ellesont vu et entendu dans les grands moyens d’information : presse, radio, télévision !
Qu’en est-il en réalité ? En réalité, la pollution de l’air dans les villes a fortement diminué, par rapport aux décennies précédentes, comme nous le montrerons dans les pages suivantes.
Il est attristant de voir comment la rumeur peut prendre le pas sur des réalités scientifiques démontrées par lesrésultats de mesures sérieuses ! Mais la rumeur est rarement innocente ; elle naît, elle grandit, elle se répand généralement dans un but déterminé, mais qui n’apparaît pas toujours d’une façon évidente.
La rumeur peut naître d’une information tendancieuse ou même exacte mais déformée et amplifiée par les médias. Dans ce domaine, la télévision a un pouvoir incomparable pour créer et propager larumeur, au moyen d’images bien choisies, propres à frapper l’opinion. Ainsi, la rumeur poursuit son chemin et la majorité de l’opinion est bientôt persuadée que la pollution de l’air augmente constamment ! C’est l’automobile qui est principalement mise en accusation, l’automobile qui est, effectivement une source de pollution de l’air des villes, et chacun se sent responsable de cette situation,coupable de « trop utiliser sa voiture » ! Le Pouvoir utilise cette mise en condition de l’opinion pour augmenter les taxes sur l’essence, le gazole, le tabac… Ces produits qui polluent et nuisent à la santé ce qui est également exact.
Estimant que la fin justifie les moyens, quelques scientifiques peuvent aussi être à l’origine de cette rumeur sur l’augmentation de la pollution, qui peut leurservir à obtenir des crédits supplémentaires de recherche !
Il est plus confortable d’aller dans le sens de la rumeur que de tenter de la combattre ; des arguments logiques sont sans effet, car la rumeur est irrationnelle par nature. Pour rétablir la réalité, de quels moyens de communication avec le grand public, les scientifiques peuvent-ils disposer ? Ainsi, au milieu d’une grande diatribetélévisée sur la pollution grandissante, à peine entend-on la voix timide d’une représentante d’AIRPARIF[1]déclarer que la pollution a fortement diminué ! Les informations données par des scientifiques sont aussi, parfois, tournées en dérision par des médias. Tel fut le cas pour l’affaire du nuage radioactif de Tchernobyl.
Le responsable du SCPRI[2] avait déclaré que les retombées radioactives du« nuage » seraient sans conséquences pour la France. Ce qui fut rigoureusement exact. La dose de radiation reçue en moyenne, par la population a été de 5 à 15 millirems (mrem) suivant les régions, (pour la première année et beaucoup moins les années suivantes, compte tenu de la courte période de l’Iode 131 qui représentait environ la moitié de la radioactivité du nuage . Cette dose de radiation est peude chose comparée à la radioactivité naturelle dont les effets varient de 100 à 300 mrem, en France, suivant les régions, sans qu’il y ait la moindre corrélation entre les variations de doses reçues et les taux de cancers. L’Iode 131 se fixe sur la thyroïde et peut provoquer, chez les enfants, des cancers de la thyroïde. Dans les régions les plus touchées par le nuage , on ne trouve aucune…