Portalis

Jean-Étienne-Marie Portalis, né le 1er avril 1746 au Beausset (Var) et mort à Paris le 25 août 1807, est un avocat, homme d’État, jurisconsulte, philosophe du Droit français, membre de l’Académie française et Grand aigle de la Légion d’honneur (1805). Il est connu pour avoir été l’un des rédacteurs du Code civil.

Biographie [modifier]
Formation d’avocat [modifier]
Issu d’une vieille famillebourgeoise, Portalis étudia chez les oratoriens de Toulon puis de Marseille, et suivit les cours de l’Ecole de droit d’Aix-en-Provence.

En même temps il débutait dans les lettres par un essai intitulé Observations sur l’ouvrage intitulé Émile ou de l’éducation (1763), et par une brochure qui fit quelque bruit dans sa province : Des préjugés.

Reçu avocat en 1765 (il n’a alors que 19 ans), ildébuta avec succès au barreau d’Aix, il ne tarde pas à s’imposer parmi les tout premiers jurisconsultes de Provence. Son modèle intellectuel est d’Aguesseau. Portalis se fit surtout remarquer, dans les discussions, par la simplicité qu’il apportait à ses plaidoiries : c’était rompre avec les traditions, les vieux avocats blâmèrent le ton du débutant, qui riposta, dit-on, avec vivacité : « C’estle barreau qui a besoin de changer d’allure, et non pas moi ! »

La science juridique de Portalis se révéla pour la première fois dans un écrit intitulé : Sur la distinction des deux puissances, écrit composé à l’occasion d’une lutte engagée par le clergé contre le parlement d’Aix : l’auteur fut l’objet de violentes attaques, mais se défendit à son honneur. Une consultation qu’il publia en 1770,à la demande de M. de Choiseul, sur la validité des mariages des protestants en France, lui valut des éloges de Voltaire, et le désigna bientôt pour les fonctions d’assesseur d’Aix.

Député aux États de Provence, il y tint un rang distingué, retrouva, sa mission expirée, de brillants succès au barreau, et se vit confier plusieurs affaires qui eurent un grand retentissement. Il s’illustra àl’occasion d’un procès intenté contre Beaumarchais. Il avait le créateur du Mariage de Figaro [Quoi ?], pour adversaire dans le procès de l’écrivain contre le légataire de Paris-Duverney [Quoi ?].

Mais sa première vraie célébrité lui vint de sa défense de la cause de la comtesse de Mirabeau, plaidant en séparation de corps contre son mari, le célèbre comte de Mirabeau, qui se défendit lui-même. Encette année 1783 on parlera de ce procès jusqu’à Paris, il lui vaudra une rancune à vie de la part du Comte de Mirabeau, défait.

Il sera initié franc-maçon au sein de la loge les Arts et l’Amitié à l’Orient d’Aix-en-Provence dont il sera successivement orateur puis Vénérable[1].

En 1787, Portalis devint le second des quatre administrateurs électifs de la province de Provence, connus sous lenom de procureurs du pays. L’année suivante, il rédigea, au nom de l’ordre des avocats du parlement d’Aix, une Lettre au garde des sceaux contre les tentatives de l’archevêque de Sens, Loménie de Brienne, pour amener un changement dans la constitution du royaume et le rétablissement des états de Provence. Cette lettre fut bientôt suivie d’un autre écrit sur le même sujet, intitulé : Examen impartialdes édits du 8 mai 1788.

Révolution [modifier]
Le jeune avocat était en possession d’une belle situation dans sa province quand éclata la Révolution.

Lorsque les États généraux sont convoqués par Louis XVI, il évoque l’idée de se présenter comme député d’Aix, soutenu par de nombreux membre du parlement de provence. La candidature de Mirabeau, au nom du tiers-état le décide à se présenterà Toulon. Mais il doit également renoncer. Il adopte tout de même les idées révolutionnaires de 1789 qu’il défend au parlement de Provence et au conseil municipal d’Aix.

Tant l’inimitié de Mirabeau à son égard que le peu d’enthousiasme qu’il sembla avoir manifesté pour les idées nouvelles, éloignèrent Portalis de l’Assemblée constituante.

Dans les premiers mois de 1790, il refusa d’être…