Q’est-que la traduction

INTRODUCTION

La traduction, par le fait de sa complexité, par son appartenance à tous les domaines de la pensée et de l’activité humaine,par son immense incidence culturelle et littéraire,mérite d’être constituée en un domaine du savoir et de la connaissance.
De quoi s’agit-il, en réalité, pour cet objet qui désigne à la fois une opération (l’activité de traduire) et le résultat de cetteopération (le texte de la traduction) ?
Indispensabile et anonyme, pratiquée depuis des millénaires,la traduction mérite d’être enfin considérée autrement que comme pratique intermédiaire, comme voie ou moyen de communication, et l’on doit cesser de penser le texte traduit dans son aspect uniquement utilitarie.
Il faut considérer la traduction comme un art.
Dans ce sens,il saurait intéressantd’examiner non seulement les diverses acceptions que ce terme a reçues au cours des siècles en France et ailleurs, à travers les mutations culturelles et sociales que les hommes ont connues mais également les différentes positions traductrices à travers les témoignages des traducteurs de tous les temps.Dans un seconde temps , on pourrait envisager l’étude des textes traduits au moyen de différantesversions d’un meme texte, d’un point de vue synchroniqueou diachronique.On pourrait, enfin , réfléchirsur la question de la ‹‹ transcréation ›› littéraire, terme cher à Haroldo de Campos, poète, essayiste et traducteur brésilien, qui consiste à dépasser le vieux dilemma entre littéralité et littéraire, entre traduction fidèle à la source et traduction fidèle au public, entre passé et present, pourpresenter un texte traductif créateur autonome.

LA TRADUCTION

La traduction est une pratique bifide par excellence, le traducteur évouluant au moins entre deux langues, deux cultures, souvent deux époques.En France, ce terme apparît pour la première fois qu’en 1540, sous la plume d’Etienne Dolet, imprimeur humaniste et traducteur.
Il faut rappeler que le XVI? siècle est le grand siècle dela traduction, le siècle de la découverte des auteurs classiques gréco-latins, dont la diffusion sera largement facilitée par l’imprimerie,qui fait son apparition.
L’étymologie du mot traduction est hésitante. On sait pas exactement s’il provient du latin traducere (de trans-ducere: faire passer à travers) ou de l’italien tradurre, étant donné que la pratique de la traduction des classiquesétait très répandue en Italie.
Avant ce terme, l’ancien français employait le terme translater, maintenu en anglais, provenant du latin traslatio.
Si l’on regarde la définition qu’en donné Jean René Ladmiral, la traduction apparaît comme une ‹‹ activité humaine universelle, rendue nécessaire à toutes les époques et dans toutes les parties du globe ›› et dont la finalité ‹‹ consiste à nousdispenser de la lecture du texte original ››.
On peut remarquer que dans cette définition, la traduction est une réponse à un besoin,assimilable en cela à une voie de communication, au même titre que les chemins de fer, les routes, les fleuves navigables, les voies aériennes. Elle ne pose pas le problème de la difficulté de son acte.
Georges Mounin, dans son article sur la traduction de l’EnciclopediaUniversalis rappelle son ancienneté: il n’existe, en effet, aucune tribu isolée n’ayant eu besoin un jour ou l’autre d’ échanger avec une tribu de langue différante et n’ayant pas eu recours à un locuteur bilingue pour communiquer . Cette pratique est très ancienne : on possède sur ce sujet le texte de traité, datant de plus de trois milles ans, signés entre les Hittites et l’Egyççptepharaonique,rédigés en deux langues.
Les traductions étaient déjà presents dans la cour des pharaons, avec un rang de prince qui se trasmettait de père en fils.
Le corollaire de cette definition qui pose la traduction comme un moyen d’accès à une information en langue étrangère, et par conséquent ,en tant qu’activité inter-linguistique ( entre deux langues ) est, chose moins evidente, son aspect…