Rachat des médias par les groupes industriels : le pluralisme éditorial en danger ? le cas du journal les echos.
Sujet de réflexion – STRATEGIE MEDIAS
Rachat des médias par les groupes industriels :
Le pluralisme éditorial en danger ?
Le cas du journal Les Echos.
Préambule. Pourquoi traiter ce sujet ?
Un Intérêt communicationnel
L’intérêt pour nous, communicants, est d’observer le comportement de la presse écrite dans le contexte actuel avec des politiques de rachat de titres par des grandsgroupes industriels. C’est un sujet qui mérite à mon sens que l’on s’y arrête le temps d’une réflexion afin de voir comment est influencée cette presse écrite par ses dirigeants et par effet de boule de neige, comment elle influence ses lecteurs.
Il m’a semblé incontournable de m’interroger sur ces problématiques du traitement de l’information et sur l’importance de la ligne éditorial. Communiquerdans une organisation, c’est aussi l’art de maîtriser l’information… Mais cette maîtrise de l’information se fait-elle à n’importe qu’elle prix ? Est-on véritablement « libre » et « indépendant » lorsque l’on travaille pour une tierce personne ?
La question de l’instrumentalisation de la presse n’a de l’intérêt que si on l’extrapole et la resitue dans notre futur environnement professionnel. Lejournaliste est-il un simple relais de communication ou encore un simple « porte voix » ? De la même manière, le chargé de communication est-il une simple « courroie de transmission » de l’information ? Finalement les notions d’éthique et de déontologie peuvent-elle perdurer dans un environnement où le pouvoir prédomine ?
Rappel des faits : Vers une manipulation de la presse économique ?
Dansun secteur de l’information économique en ébullition, les rachats des titres de la presse économique fleurissent depuis quelques années. Loin d’être un épiphénomène, les transactions dans le domaine de la presse quotidienne financière ont explosé en France, et de surcroît dans le monde.
En marge de la presse écrite, la presse d’information économique fonctionne bien ; de nombreux acteurs de lavie économique s’y abonnent, à commencer par les entreprises en passant par les cadres ou les dirigeants. Du coup, les publicitaires ne s’y trompent pas et s’y précipitent. Le secteur des nouvelles financières est « dopé » par la montée en puissance des marchés boursiers et la multiplication des fusions / acquisitions, créneau qui génère des concentrations dans les médias financiers. De tout temps,le monde des finances a toujours été un domaine où l’information est sensible voire cruciale en termes de stratégie, car elle est un moyen privilégié d’information des décideurs.
Quant au profil des patrons de presse, il tend à se modifier. En effet, nombre d’entre eux arrivent directement du monde de l’industrie. Les journalistes, sur le « qui-vive », craignent des conflits d’intérêts et semobilisent pour leur indépendance. Ce fut le cas aux Echos il y a 2 ans, racheté 240 millions d’euros par le PDG de LVMH, Bernard Arnault, une des premières fortunes de France et ami proche de Nicolas Sarkozy, au groupe américain Pearson. Une tendance qui tend à se généraliser…
Revenons sur cet exemple du rachat des Echos, par le groupe industriel LVMH, et tentons d’analyser cette situation afinde voir si elle est symptomatique d’une presse économique en passe d’être instrumentaliser ? Le pluralisme éditorial est-il véritablement en danger ?
Qui influence qui ? ECHEC et audiMAT.
Politiques, industriels, patrons de presse, journalistes, (é)lecteur… l’échiquier politico médiatique est aussi dense que compliqué. Roi de la presse, cavalier du Président ou fou du kiosque ? Quels sont lesrôles joués par les différents protagonistes ? Retour sur les forces en présence.
Si nous partons du sommet de la hiérarchie, nous avons un Président de la République, avide de bonne communication politique. Pour avancer sereinement ses pions sur le plateau et faire passer les bons messages aux cibles adéquates, rien de tel qu’un média fiable et reconnu pour son sérieux, sa ligne éditoriale…