Raport risque pays maroc

Agence Française de Développement

document de travail
septembre 2005 Juin 2006

18

Rapport sur le risque-pays du Maroc
Jérôme Sgard ([email protected]) Cepii et Université de Paris-Dauphine

Département de la Recherche
Agence Française de Développement 5 rue Roland Barthes Direction de la Stratégie 75012 Paris – France Département de la Recherche www.afd.fr

SommaireRésumé

4

1.
1.1 1.2 1.3

Les finances publiques et le risque d’investissement marocain
L’économie réelle en 2005 La politique budgétaire La dette publique

5
5 6 7 7 8 9

1.3.1 Une évaluation globalement positive 1.3.2 La dette extérieure totale 1.4 Politique de change, politique monétaire

2.
2.1 2.3 2.2 2.4

Une croissance faible, un développement lent
Le travail L’enjeu desinstitutions L’épargne et l’investissement La pauvreté de masse

11
12 13 13 14

3.
3.1

Commerce extérieur et balance des paiements
Les principaux postes de la balance des paiements

16
16 16 16 17 17 18 18 18 19

3.1.1 Textile et habillement 3.1.2 Phosphates 3.1.3 Exportations agro-alimentaires 3.1.4 Cannabis 3.1.5 Tourisme 3.1.6 Remises des travailleurs émigrés 3.1.7 Investissementsdirects étrangers 3.2 Association avec l’UE et accords de libre-échange

4. Quel modèle de développement ?
4.1 4.2 4.3 Des réformes sérieuses, un faible retour sur investissement L’économie politique traditionnelle d’une économie libérale Quelle trajectoire à moyen terme ?

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20 21 22

© AFD Document de travail – Rapport sur le Risque pays du Maroc • Juin 2006 / 18

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Annexes

25Bibliographie

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Notes

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Liste des personnalités rencontrées

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Résumé1

L’économie marocaine s’est comportée de manière satisfaisante au cours des dernières années et ne présente pas de risque d’investissement majeur à échéance de 3 à 5 ans. Les comptes extérieurs, le taux de changeet la dette publique totale (66 % du PIB) ne montrent pas de tension sérieuse. Ce constat reflète aussi l’absence de dette extérieure nette et l’absorption réussie, en 2005, de chocs exogènes non-négligeables (pétrole, textile, sécheresse). En outre, cette économie volatile, à l’insertion internationale fragile, conserve des marges de manœuvre pour répondre efficacement à d’éventuels nouveauxchocs (commerce extérieur, risque climatique, terrorisme, etc.). Le double excès d’offre observé sur les marchés de facteurs (chômage et surplus d’épargne) témoigne cependant d’obstacles structurels à l’initiative privée, à l’investissement et à la croissance. Les institutions

publiques et notamment la régulation juridique des échanges semblent en particulier poser problème. Audelà, ces facteurssuggèrent que le rapport entre l’Etat et les acteurs économiques reste peu propice à l’émergence d’une dynamique de rattrapage économique rapide. Il est donc peu probable que le Maroc puisse prendre à moyen terme le statut d’économie émergente, caractérisée par une règle capitaliste dure et une capacité à absorber les fortes tensions sociales . L’action des pouvoirs publics devrait rester centréesur la recherche, pas à pas, de compromis viables entre trois objectifs principaux : un ajustement toujours difficile à la concurrence internationale, la préservation d’un degré élevé de stabilité macroéconomique, et la défense d’une société qui n’est pas, a priori, la mieux armée pour répondre aux risques et aux opportunités de la globalisation.

© AFD Document de travail – Rapport sur leRisque pays du Maroc • Juin 2006 / 18

4

1.

Les finances publiques et le risque d’investissement marocain

1.1

L’économie réelle en 2005

Entre 2001 et 2004, l’économie marocaine a connu une phase d’expansion soutenue, qui contraste nettement avec les années antérieures : la croissance moyenne est passée à 4,3 % en moyenne, contre 2,1 % par an au cours des années 1990. Elle a été…