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En gros depuis les années 90 la violence des jeunes de ne cesse d’augmenter.
Plusieurs raisons pour expliquer ce phénomène. L’education : Auparavant les élèves semblaient changés t
Notre petit article sur la médiatisation du fait divers dramatique de la gare de Noisy-le-Sec a suscité beaucoup de réactions, d’approbations, de critiques ou de demandes de précisions, portant moins sur lefonctionnement des médias et l’absence d’informations précises sur les raisons de cette agression (ce qui était le sujet de notre billet), que sur les bandes de jeunes, les quartiers pauvres, la violence et la population « d’origine étrangère ». Ceci confirme la crainte que nous exprimions, à savoir que le traitement médiatique superficiel des faits divers favorise le recours à des généralités toutesfaites que l’on vient ensuite plaquer sur les événements.
Pour prolonger la discussion, nous proposons ici de revenir non pas sur l’agression en question (encore une fois, l’enquête ne fait que commencer, attendons pour connaître le fin mot de l’histoire), mais sur ce qui a fait le plus débat sur ce blog donc : les bandes de jeunes, les quartiers pauvres, la violence et la population « d’origineétrangère ».
Contre les préjugés de type raciste, toute tentative d’argumentation semble vaine, la peur ou la bétise l’emportent définitivement sur la raison. En revanche, beaucoup de nos concitoyens s’interrogent ou s’inquiètent mais ne partagent absolument pas les conception racistes des précédents. Pour ceux-là – qui sont heureusement bien plus nombreux -, on propose de creuser un petit peu lesujet à travers la lecture d’une interview publiée mercredi 6 avril par lefigaro.fr.
Bonne lecture et à bientôt. LM
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Lefigaro.fr : Pouvez-vous dégager des tendances particulières dans les comportements des « jeunes » des quartiers sensibles aujourd’hui ?
Laurent Mucchielli : Entendons-nous d’abord sur ce qu’on appelle « aujourd’hui ». En fait, les études sociologiques font àpeu près les mêmes constats sur les comportements des «bandes de jeunes» depuis plusieurs décennies. On peut relire par exemple Les barjots de Jean Monod (1963), La délinquance des jeunes en groupe de Henri Michard et Jacques Sélosse (1963) ou encore Les bandes d’adolescents de Philippe Robert et Pierre Lascoumes (1974).
Mais la situation s’est dégradée de façon continue depuis la fin des années1970. Et cette tendance se poursuit dans beaucoup de quartiers, comme en témoignent les rapports annuels de l’Observatoire des zones urbaines sensibles (ONZUS).
Pour expliquer ce phénomène, on peut retenir deux causes majeures : l’échec scolaire tout d’abord, qui est deux à trois fois supérieur à la moyenne nationale dans les quartiers et a pour résultat de jeter à la rue une grande quantitéd’adolescents en recherche de revalorisation et de reconquête de l’estime de soi perdue à l’école. Deuxième cause : un chômage massif qui décourage l’effort scolaire des collégiens et des lycéens et qui désespère leurs aînés, les 18-30 ans. Résultat : beaucoup de ces jeunes adultes ne peuvent pas s’insérer, quitter le domicile familial et envisager une vie de couple.
Les conséquences de ces fléaux sontfatales. Dans certains quartiers, les jeunes dans cette situation sont tellement nombreux qu’ils tendent à construire et imposer leurs normes dans l’espace public. Une partie d’entre eux s’engage alors dans la délinquance, de façon plus ou moins forte et plus ou moins durable.
Dans ces groupes, se partage et se renforce une sorte de mentalité d’exclus qui retournent la situation en rejetant lesnormes usuelles, en dévalorisant tout ce qui symbolise les institutions, en revendiquant même parfois la déviance et la violence, en construisant de la contre-stigmatisation et du contre-racisme. C’est au fond la vengeance des exclus.
On entend souvent parler du fait qu’ils bâtissent leur identité sur leur «territoire», ou en tout cas, leur quartier. Est-ce un phénomène que vous avez pu…