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Le savant une figure mixte
La figure du scientifique participe à la fois du mythe scientifique ésotérique, exotérique et du mythe traditionnel. Nous allons montrer ici comment les trois serépondent et se complètent.
Dans l’usage interne la figure du savant montre comment l’on doit se conduire en tant qu’agent de la recherche scientifique. Nous avons indiqué ci- dessus deux attitudes possibles.Dans la version traditionnelle, le savant étudie de l’extérieur un monde naturel matériel. C’est un monde déterminé, qui ne trompe pas et donc le savant peut s’avancer d’un pas assuré vers laconnaissance. Il est le sujet rationnel et à coup sûr triomphant de la science. Dans l’autre version, le savant est interactif avec le monde. Il n’est pas au-dessus de la mêlée, mais un agent empirique quis’essaye à une méthode appropriée à ce qu’il étudie. Il est plus modeste car le réel apparaît en abîme et du fait de sa complexité échappe toujours un peu. De plus le chercheur n’a pas toujours laméthode appropriée.
Dans les deux cas, la probité par rapport aux résultats et le respect des faits sont de mise. Avec ces derniers aspects, nous abordons l’éthique du savant qui participe aussi de l’imagepopulaire. Voyons brièvement l’évolution du mythe populaire du savant en occident. La figure du scientifique apparaît, semble-t-il, avec L’utopie de la Nouvelle Atlantide (1624) de Francis Bacon quien fait un bienfaiteur de l’humanité. À la Renaissance, le savant est mélancolique et celui des Lumières est utile. Au XIXe siècle c’est un homme austère, sérieux, mu par son sacerdoce. Au XXe et XXIesiècles, c’est un original apragmatique. Par opposition aux périodes précédentes son caractère moral n’est plus univoque mais duel, Il est tantôt bienfaisant, tantôt malfaisant et souvent les deuxalternativement.
Les scientifiques participent à l’élaboration du mythe populaire et du mythe exotérique sur eux-mêmes en proposant des versions de leurs découvertes. La pomme tombant d’un arbre,…