Sa majesté des mouches

Sa Majesté des mouches
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.

Aller à : Navigation, rechercher
Sa Majesté des mouches (Lord of the Flies) est un roman de l’auteur anglais William Golding écrit en 1954 qui montre la fragilité de la civilisation. Un avion transportant exclusivement des garçons anglais issus de la haute société s’écrase durant le vol sur une île déserte. Le pilote etles adultes accompagnateurs périssent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les nombreux enfants survivants tentent de s’organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d’un chef charismatique etd’une religion rudimentaire. Sacrifices humains, chasse à l’homme, guerres sanglantes : la civilisation disparaît au profit d’un retour à un état proche de l’animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur vie.
En France, ce roman est souvent considéré comme un livre pour enfant et régulièrement étudié en primaire ou au collège. Pourtant, sa violence sauvage,crue et sensuelle en fait un livre difficile et troublant. La finesse de son analyse et la qualité de son écriture en font par ailleurs une œuvre à part entière.

Résumé de l’histoire du livreUn avion qui transporte de jeunes enfants anglais âgés de 6 à 12 ans s’écrase sur une île apparemment déserte. Aucun adulte ne survit, et les enfants se retrouvent alors seuls dans ce monde nouveau. Ralph,rescapé presque adolescent, rencontre Porcinet (Piggy dans le texte original), enfant fragile et obèse. Ensemble ils trouvent une conque, grand coquillage qui produit une note grave et puissante lorsqu’on souffle dedans. Le bruit attire les autres enfants rescapés qui se rassemblent tous sous le signe de la conque. Le coquillage devient dès lors un symbole d’organisation et de pouvoir. Ralphinstaure une règle organisant la circulation de la parole : celui qui tient la conque détient la parole.
Survient alors Jack, à la tête d’une maîtrise : une amitié naît vite entre les deux jeunes garçons Ralph et Jack. Le pouvoir de Ralph n’est pas contesté et Jack est nommé chef d’un groupe de chasseurs, chargé d’apporter la nourriture au groupe. D’autres ont la responsabilité de l’entretien du feu,tandis que les petits s’occupent comme ils le peuvent et le veulent dans le reste de l’île.
Cependant, peu à peu une rivalité apparaît entre les deux chefs et s’aggrave au fil des jours. Jack aime l’aventure et l’ivresse de la chasse, il n’apprécie pas les contraintes et les responsabilités qu’implique l’organisation dirigée par Ralph. Il finit par s’en détacher et peu à peu les enfants lerejoignent un par un : ensemble ils créent une société tribale autour de Jack qui s’arroge les pleins pouvoirs. Cependant la dépendance envers Porcinet, dont les lunettes permettent d’allumer le feu et qui reste fidèle à Ralph, cristallise un terrain de conflit entre les deux sociétés rivales.
En parallèle se développe un culte primaire envers une sorte de divinité sanglante symbolisée par une tête decochon plantée sur un piquet. Jack utilise la peur d’un monstre entrevu en haut de la colline pour justifier l’adoration de l’idole. Seul le sage Simon aura le courage d’aller jusqu’en haut pour constater qu’il n’y a aucune bête, seulement le corps d’un parachutiste mort tombé dans les rochers. Mais lorsqu’il redescend à la nuit tombante pour donner la nouvelle, une fête orgiaque bat son plein :dans la pénombre Simon est associé au monstre, les enfants surexcités et à moitié en transe se jettent sur lui pour le rouer de coups de bâtons. Il n’y survivra pas.
Ce crime — auquel Ralph et Porcinet ont eux-mêmes participé, pris dans l’ivresse de la fête — galvanise le camp de Jack et lui donne une sorte de fondement collectif moral. Ils s’organisent en commando, et pourchassent les derniers…