Simonide preservé par les dieux
I,14 : Simonide préservé par les Dieux
On reste dans le cadre « antique » (La Fontaine classique et ancien). Le texte commence par un septain d’alexandrins et d’octosyllabes (rimes embrassées plates, enjambement embrassée) qui constitue la morale ouverte sur l’apologue qui suit (sans animaux) emprunté à la littérature. Simonide est un poète ayant existé (réel) mais des dieux apparaissent dansle récit (fictif).
I : Un éloge de l’éloge par ses conséquences :
Premier vers : « On » pronom indéfini qui renvoie à tous les hommes, aux poètes. Les deux premiers vers sont une maxime citation de Malherbe, ainsi que le précise lepremier hémistiche du vers 3. Le deuxième implique le poète (j’ et moi) qui est d’accord avec la citation.
v. 4 octosyllabe conclusif expliqué par les deux verssuivants : personnification de la louange et verbes chatouillent (flattent) et gagnent (conséquence de la première action). Le vers 5 est construit en deux propositions coordonnées indépendantes mais lien cause-conséquence. Si on lit ce qui suit, on comprend que ces deux vers exposent la nature, la conséquence de l’éloge au roi.
vi. Le vers 6 contient un euphémisme pour désigner l’amour de lamaîtresse (faveurs)
vii. Le vers 7 annonce le récit apologue qui suit (corps de la fable) destiné à illustrer les conséquences de la louange aux Dieux, c’est à dire de la littérature épidictique(champ lexical à retrouver).
viii. « voyons » : poète + lecteurs : l’impératif invite à la lecture démonstration . L’adverbe quelquefois montre que l’exemple n’est pas systématique. Et pourcause…d’intervention des dieux assez rare!
II : Les valeurs de l’écriture en apologue :
Le travail de l’écriture :
La structure du récit : vers 8 à 60
Le schéma narratif situation initiale : Simonide ecrit l’apologue d’un athlète. Il résout la difficulté des origines de celui-ci en détournant l’éloge sur Castor et Pollux.
Elément perturbateur : L’athlète refuse de payer lasomme due, car l’éloge est surtout celui des jumeaux.
Péripéties : Il invite Simonide à manger. Deux hommes avertissent Le poète, au cours du repas, de quitter la demeure; Il s’agit de Castor et Pollux qui l’avertissent de la chute de la maison.
Element de résolution : La maison s’effondre. L’athlète a les jambes brisées.
Situation finale : Simonide est reconnu pour génie et fait fortune.
Onreconnaît donc un schéma narratif complet. Il convient d’étudier l’art avec lequel La Fontaine réussit en quelques vers à rendre compte d’une mésaventure arrivée à un poète qui se transforme pour lui en victoire complète.
B : L’art du conteur : Simonide, image de La Fontaine ou du poète en général:
La situation initiale représente Simonide au travail. Un travail de commande, où il doit écrirel’éloge du commanditaire, un athlète (pas de nom de famille). La matière est pauvre ; ascendance non noble, père bourgeois, « sans autre mérite ». Le vers 13 la sanctionne avec les qualificatifs ‘infertile et petite ». Et puis la vulgarité de l’athlète est présente partout où il apparaît.
Désignation : vers 23 : « galand » vers 35 « on » festine ou l’indéfini « chacun », le terme de « cohorte»vers 39, qui rappelle l’ironie de « gens choisis » . Le vers 25 souligne le manque de générosité (qualité aristocratique) de l’athlète qui est autoritaire (impératifs ou verbe « veux »).
Tout cela confirme le problème de Simonide qui a un problème d’écriture . Comment faire l’éloge de ce qui n’est pas digne d’éloge?
Vers 15 : Deux hémistiches avec répétition (souligne lapauvreté du propos).Simonide résout cela en faisant l’éloge de Castor et Pollux désignés par
« lutteurs glorieux » vers 18
« ces frères » V. 20
« ces dieux » v. 21
« les gémeaux de l’éloge »
Dans la bouche de l’athlète : « couple céleste » vers 27
ironie :
Le vocabulaire s’élève lorsque le sujet de Simonide se déplace sur les dieux, ainsi qu’en témoigne le vocabulaire : « glorieux, signalés, éloge……