Tunisie

II – Une jeunesse principalement concernée
Des informations de toutes origines relatives à l’extraordinaire révolution tunisienne, il apparaît que la jeunesse et l’utilisation judicieuse parcelle-ci du réseau social Facebook ont joué un rôle déterminant dans l’émergence de la démocratie dans ce pays miné par la corruption d’un pouvoir dévoyé. C’est un signal très fort pour tous lespeuples du « village planétaire ».

Vendredi 4 mars, dès l’aurore, la place de la Kasbah, à Tunis, s’est activée. Des dizaines de jeunes, la mine défaite et les cheveux ébouriffés, plient les tentes defortune qu’ils ont installées au cœur de la cité administrative du pays et préparent leur paquetage. La pluie fine qui tombe sur la ville commence à laver les traces de leur sit-in de quatorze jours.Malgré le manque de sommeil et les conditions rudimentaires dans lesquelles ils ont vécu, tous ont cette petite étincelle de fierté dans le regard. La veille, ils ont célébré une nouvelle victoire. Leprésident par intérim, Fouad Mebazaa, a exaucé l’une de leurs revendications, en annonçant dans un discours télévisé l’organisation d’élections le 24 juillet pour former un conseil représentatifchargé d’amender la Constitution. Ces jeunes de Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa, Bizerte, mais aussi Tunis, ont redonné une place centrale au peuple dans la gestion de la transition depuis ce haut lieu dela révolution tunisienne. Un mois et demi après la chute du régime Ben Ali, l’inertie politique et sociale dans laquelle ils voyaient le pays s’enliser leur a fait craindre qu’on ne leur vole leurrévolution. Ils sont revenus, déterminés, pour donner voix à leur exaspération. « Ghannouchi dégage » a été leur premier cri de ralliement. Dimanche, ils ont eu gain de cause en obtenant la démission dupremier ministre de transition, et avec lui, d’une partie du gouvernement. Ils ont décidé de rester jusqu’à ce que toutes leurs revendications soient entendues. « On veut une assemblée constituante, un…