Vocabulaire en philosophie

Abstrait/concret :
Est abstrait ce qu’on abstrait (c’est-à-dire ce qu’on extrait) d’une diversité de phénomènes pour en retenir les propriétés communes et les ranger sous une définition générale (pour en former un concept). Une chose est le concept de chien (par lequel je me représente tous les chiens en général) et une autre, la vision de ce chien particulier, qui aboie, qui mord, qui atelles caractéristiques déterminées. Le concept est par définition abstrait; la sensation que j’ai du chien devant moi, et même l’image que j’en garde, est concrète en revanche. Toute science est abstraite, car comme le dit Aristote, il n’y a de science que du général.

En revanche, je peux avoir affaire dans mon expérience de médecin, par exemple, quelle que soit ma science, à desindividus concrets dont les maux ne sont jamais identiques. Une théorie est abstraite, l’expérience est concrète. Une chose est de connaître la définition théorique de l’inflation, une autre de faire concrètement l’expérience de la dévaluation de la monnaie que j’ai dans les mains.

Croire / savoir :
Croire : tenir pour vrai. La croyance renvoie à une forme d’adhésion.

Savoir :souvent considéré comme synonyme de connaître. On distingue traditionnellement la croyance du savoir en notant l’absence ou l’insuffisance de fondement de la croyance.

Dialogue / conversation :
Le dialogue est l’acte philosophique par excellence (cf. les œuvres de Platon, c’est presque toujours le modèle d’exposition qu’il utilise). Le dialogue est un échange de points de vue, uneconfrontation qui permet d’accéder à la vérité à travers cette confrontation même, les deux interlocuteurs étant animés d’un même désir de savoir. Dans son usage philosophique, le dialogue doit être distingué du débat moderne, celui qu’on peut rencontrer dans les émissions télévisées par exemple. Le débat est le moyen d’échanger des arguments mais il tourne très souvent à la polémique stérile ouà la volonté dogmatique de tenir coûte que coûte une position afin de défendre un intérêt. Le dialogue au contraire ne peut naître que lorsque les personnes qui se parlent cherchent moins à défendre une opinion qu’à trouver grâce à la discussion un chemin conduisant au vrai. Dialoguer est alors penser avec l’autre, en commun et pas seulement une  » dispute  » au sens classique du terme, c’est à direune joute oratoire.

La conversation est un échange de propos naturel et spontané. Elle constitue un divertissement et non un outil philosophique. Converser, c’est en quelque sorte,  » se laisser parler « . On ne dialogue pas lorsqu’on parle de la pluie et du beau temps, on fait la conversation.

Pour l’essentiel, la conversation doit être distinguée du dialogue par son aspectnaturellement ludique et frivole.

En acte/En puissance :
Ce qui est en acte désigne ce qui se produit actuellement, tandis que la puissance renvoie au développement ou au devenir possible. Par exemple, l’enfant est un être humain en acte mais un adulte en puissance (développement). Un bloc de marbre est en puissance statue ou colonne de temple (devenir possible).Ces concepts ont étédéfini pour la première fois par Aristote pour résoudre le problème de la contradiction entre l’évidence intellectuelle du principe d’identité et l’évidence expérimentale du changement.

Genre /Espèce/ Individu :
Ces trois concepts présentent une extension décroissante. Le genre est constitué par un groupe d’êtres ou d’objets possédant des caractères généraux communs. L’espèceforme, au sein d’un même genre, l’ensemble des individus ayant des caractères spécifiques communs (en biologie, les membres d’une même espèce peuvent se reproduire entre eux). L’individu est l’être singulier, d’une espèce déterminée.

Induction/Déduction :
Induction : opération intellectuelle qui consiste à passer des faits à la loi, et plus généralement, des cas singuliers à une…