L’histoire et éducation à lé réunion
La Réunion est un département et une Région d’Outre-mer (nouvelle appellation depuis 2003). D’une superficie de 2512 Km2, elle se situe au sud-ouest de l’Océan indien, dans l’archipel des Mascareignes.
Afin de mieux cerner les réalités actuelles de la Réunion, il est important de connaître l’histoire de cette île.
1 – Géopolitique et historique :
a- L’époque précoloniale :
Une cartedatée de 1153 (dressée par Al Sharif el-Edrissi, Géographe Arabe) montre que l’île a été nommée pour la 1ère fois « Dina Margabin ». Les Européens ne semblent la découvrir qu’en 1507. L’île est déserte et le resta longtemps. Elle ne servira que d’escale sur la route des Indes. Les différents navires y laissant les trop pleins de marchandises (végétaux ou bétails). En 1638 l’île est abordée pour la1ère fois par un Français qui en prend possession et l’appelle alors « île Mascarin ».
Sur cette période, l’île ne fut habité qu’à 2 occasions : En 1646 par 12 mutins de Madagascar qui restèrent 3 ans, puis en 1654, 14 mutins, 6 noirs furent exilés de Madagascar avec du bétail. Mais un cyclone contraint au rapatriement de ces habitants. L’île porte alors le nom d’île Bourbon.
b- La colonisationFrançaise :
Bourbon fut colonisée en 1665 par une vingtaine de français. En 1667, c’est 200 français qui arrivent de Madagascar, avec des esclaves noirs. Certains colons (5) sont mariés à des femmes malgaches, d’autres (face à la pénurie de femmes sur l’île) vont suivre leur exemple et épouseront leur esclave. C’est là que commence et s’ancre le métissage de la Réunion d’aujourd’hui. Lasituation d’un habitant de l’île ne se définit pas uniquement par sa couleur (comme aux Antilles par exemple) mais par son statut de propriétaire ou d’esclave. En 1690 la population de l’île est composée majoritaire de français, mais aussi d’Européens, d’indiens et de Malgaches.
Dès le début de la colonisation, les esclaves sont présents. Mais jusqu’en 1713, ils restent minoritaires (633 blancs et 538noirs). En 1719, l’esclavage s’intensifie avec l’importation de 1500 esclaves par an. Ils viennent principalement d’Afrique Orientale et de Madagascar. En 1732 sur les 8000 habitants de l’île, 6000 sont des esclaves noirs. Entre 1735 et 1765 les esclaves passent de 6000 à 21 000 contre 4000 blancs.
L’esclavage permet de faire face aux besoins en main d’œuvre pour les travaux agricoles (de cafédans un premier temps, puis de cannes à sucre).
A la révolution de 1789, Bourbon compte 61 200 habitants (10 000 blancs, 1200 affranchis et 50 000 esclaves). Elle devient pour la 1ère fois l’île de la Réunion en 1793. Cette même année, la convention de Paris interdit l’esclavage. Mais l’assemblée coloniale de la Réunion refuse d’appliquer le décret et la pratique de l’esclavage se poursuit.
AvecNapoléon Bonaparte en 1802, l’esclavage redevient légal. La Réunion change à nouveau de nom et devient « l’île Bonaparte ». En 1808 l’île compte 60 000 esclaves.
Durant 5 ans (de 1810 à 1815) l’île passera sous occupation anglaise.
Louis XVIII est obligé d’abolir l’esclavage en 1817 (10 après les Etats Unis et 8 après la Grande Bretagne). Il y a alors 16 400 Blancs, 3 496 affranchis et 70 000esclaves. Si l’importation d’esclave cesse avec l’abrogation de l’esclavage, la pratique elle demeure. Malgré cela, en 1828 les grands propriétaires doivent faire appel à des « engagés ». Il s’agit d’immigrés qui acceptent de venir travailler sur l’île. Il s’agit dans un premier temps d’indiens, puis de chinois (3000 en 1848). Mais rapidement, ils refusent d’être considérés comme des esclaves. Lesplanteurs font alors appel des travailleurs Africains (à partir de 1848), principalement des Mozambiens.
En 1848, l’abolition de l’esclavage est effective. L’occupation géographique de l’île est majoritairement sur les cotes. Les montagnes sont occupées par les esclaves marrons1. C’est à cette période qu’apparaît sur l’île une nouvelle catégorie sociale d’habitant les Blancs pauvres (appelés…