Rodin
François Auguste René Rodin voit donc le jour le 12 novembre 1840, dans une petite mansarde sinistre de la rue de l’Arbalète à Paris. Son père Jean-Baptiste est d’origine normande, sa mère MarieCheffer d’origine lorraine, ils sont venus de province dans l’espoir d’améliorer leur condition sociale. Du premier mariage de son père avec Gabrielle Cateneau, il a une demi-sœur, Clothilde, qui sembleavoir été écartée de la famille après le deuxième mariage de Jean-Baptiste. Auguste a une sœur aînée, Maria. Sa mère possède une grande force de caractère et son visage reflète l’austérité ; posantdes frontière avec ses proches, cela est dû au fait qu’elle souffre d’haptophobie, cette maladie est en fait une angoisse du toucher. Sa mère n’osait donc pas toucher ses fils. En 1854, le jeune Rodinentre à l’Ecole impériale spéciale de dessin et de mathématiques, nommée « la Petite École » pour la distinguer de la grande, celle des Beaux-Arts. Il suivra aussi, au Muséum d’histoire naturelle, lescours de Barye (sculpteur français, renommé pour ses sculptures animalières). Sa destinée bascule le jour où il découvre un atelier de modelage au sein de l’école : Pour la première fois, je vis dela terre glaise, il me sembla que je montais au ciel, je fis des morceaux séparés de bras, des têtes ou des pieds, puis j’attaquais la figure toute entière. J’ai compris l’ensemble d’un corps… Ilutilise l’argile pour combler le manque de toucher, du a sa mère haptophobe, qui a dénié le moindre
câlin ou geste affectif. Il adopte pour devise : L’art naît en travaillant. Il fréquente assidûmentle Louvre, la Bibliothèque Impériale, le Collège de France et s’intéresse à la lecture des grands auteurs ; Lamartine, Dante, Virgile, Victor Hugo, Homère, Musset deviennent ses références. Cetteboulimie de culture ne devait jamais le quitter. Il reçoit un premier prix de modelage à l’âge de dix-sept ans et décide de se présenter au concours de l’École des Beaux-Arts. L’entrée lui est refusée…