Le prince de machiavel
Comment prendre le pouvoir et le conserver ? Telle est pour Machiavel, la grande question politique, c’est-à-dire celle de la stabilité de l’Etat.
Il nous signale, au début de cette extrait de texte, qu’il y a deux manières de mener ce combat politique, l’une par les lois, l’autre par la force : la première est propre aux hommes, la seconde est propre aux bêtes ; mais comme la première biensouvent ne suffit pas, il faut recourir à la seconde. L’homme, étant un être représentatif de l’espèce vivante la plus évoluée, possède l’aptitude à respecter un ordre légal et à avoir des sentiments moraux, tandis que la bête est un être passionnel qui n’obéit qu’a la force et a son instinct. Machiavel pense donc que pour gouverner il faut donc « savoir bien user de la bête et de l’homme » (ligne1). En effet, il nous précise à l’aide d’une métaphore ce qu’est « user de la bête ». Par le mot « bête » il entend un être hybride, qui est de se montrer tantôt lion, tantôt renard, faire usage tantôt de la force, tantôt de la ruse. Puisque le lion symbolise la force brutale et le renard représente l’intelligence et la ruse. Car comme Machiavel l’explique aux lignes 3 et 4, par cettereprésentation imagée, il nous suggère que le Prince, outre la nécessité d’avoir de bonnes armes, doit savoir ruser.
Tout d’abord, Machiavel est amené a condamner toute politique fondées sur un projet moral. Il ne dit pas que les gouvernants doivent faire le mal, mentir, opprimer etc.… mais que dans leurs jugements et leurs actes, ils ne doivent pas tenir compte de convictions morales. En effet à la ligne8, Machiavel part du principe que « les hommes sont méchants » ils sont donc incapables de tenir parole, par conséquent le Prince peut donc, en faire autant puisque les hommes sont mauvais. Que vaut moralement cet argument ? On voit là, l’amoralisme du prince: il n’est pas à proprement parler immoral, mais il est au-dessus de la morale. La morale ordinaire ne vaut pas pour lui. Le devoir duPrince qui est d’assurer la stabilité de l’état, se place au-dessus de toute morale. Des crimes qui pourraient trouver leur explication dans la cruauté, l’ambition ou le désir de commander ne seraient en réalité dictés que par la nécessité. En effet, ce qui est nuisible aux Prince, selon Machiavel, ne doit point être accompli, par simple nécessité.
Puis, aux lignes 10 et 11, selon Machiavel,l’histoire a montré que les Princes qui n’ont jamais tenu compte de leur foi et de leur parole ont plus de chance de réussir dans leurs entreprises que ceux qui se sont uniquement fondés sur la loyauté car ils ont su par ruse circonvenir l’esprit des hommes .Il s’agira pour le Prince, étant donné qu’il ne peut pas modifier la volonté du peuple, d’intervenir sur sa vision du monde. En d’autres termes, ildoit participer au paraître en conformant son image à l’idéal du peuple. Cette attitude revient, pour le Prince, à paraître tel qu’il n’est pas et à se montrer tel que le peuple veut qu’il soit. Cette cécité révélée des hommes nous montre que le peuple est dans l’impossibilité de discerner l’écart qui existe entre l’être et le paraître, entre la réalité et l’illusion. Par conséquent, il estprisonnier des ténèbres de l’apparence et de l’illusion. C’est donc cultiver l’apparence au mépris de la réalité. Machiavel invente le principe de base de toute campagne électorale: paraître. La première vertu du Prince est de n’être prisonnier d’aucun principe hormis celui de réussir.
Cependant, selon Machiavel, aux lignes 16 à 21, un Prince, surtout quand il est « nouveau », ne peut pas toutbonnement observer toutes ces conditions par lesquelles on est destiné « homme de bien ». Il est souvent contraint, pour maintenir ses Etats, d’agir contre sa parole, « contre la charité, contre l’humanité ». Ne pouvant donc pas satisfaire la demande du peuple, pour sauvegarder sa crédibilité, et sa réputation, la sagesse politique lui recommande de ruser pour surmonter l’énorme difficulté que lui…