L’entretien cognitif

Quelle est l ‘éfficacité de l’entretien cognitif ?

Introduction :

L’entretien cognitif est un cadre d’entretien non directif , qui permet par le biais de plusieurs techniques , d’aider le témoin ou la victime, à produire une restitution des faits auxquels elle a assistée avec beaucoup moins d’erreurs qu’un entretien de police classique .

Dans une première partie, il convient de montrerles différentes techniques de l’entretien cognitif, et dans une seconde partie l’analyse portera sur l’exhaustivité de l’hypermnésie.

1] La méthodologie de l’entretien cognitif.

Tout d’abord l’entretien cognitif se structure autour de plusieurs principes généraux que l’enquêteur tentera d’adopter au moment de l’audition de la victime ou du témoin.

-Le Premier principe est de motiver letémoin en lui faisant comprendre qu’il est la seule personne a avoir vu le crime et que de ce fait il est le seul à pouvoir vous aider a résoudre cette affaire, ce qui lui fait prendre un rôle actif et le motive du fait que vous dépendiez entièrement de lui .

D’après l’étude de Fisher et Price-Roush(1986) un rappel libre spontané peut contenir plus de 35% d’informations correctes délivrées par untémoin lors d’une audition.Donc il est important de laisser parler le témoin, sans interruption et sans poser de questions afin qu’il garde toujours en tête d’avoir le rôle principal dans cette audition.

-Le second principe est de développer des affinités avec le témoin car le témoin peut être réticent à vous délivrer des informations très personnelles, il peut être utile d’instaurer une relationde confiance avec le témoin afin qu’il puisse vous identifier comme quelqu’un d’humain et non pas comme un représentant d’une autorité publique.Il faut aussi adopter une attitude d’écoute, ce qui est susceptible de valoriser le témoin et de la pousser à se confier.

Une technique simple et efficace peut consister à répéter périodiquement la dernière idée mentionnée par le témoin.Il peut aussiessayer d’encourager le témoin à exprimer ses émotions pour développer ses besoins investigatifs( voir Geiselman et coll ).

Du côté de l’enquêteur l’entretien a pour but d’obtenir un maximum d’informations, les plus exactes possibles, afin d’élaborer une représentation suffisamment claire et maximiser les chances de résoudre l’enquête.

-Le troisième principe est d’aider le témoin a dépasserses limites, le témoin peut avoir plusieurs limites susceptibles de diminuer l’efficacité de l’audition :souvent la peur et son anxiété suite a l’évènement qu’il a vécu ( l’anxiété residuelle ) étude de Fisher et Geiselman (1992) , En effet relater en détails un évènement complexe s’étant produit rapidement et ayant suscité une quantité importante d’émotions n’est pas évident du tout, ainsi que laperte de confiance en soi.L’anxiété que le témoin peut ressentir durant l’audition peut accentuer encore sa perte de confiance.Pour que le témoin arrive a contrôler son anxiété , l’enquêteur pourra rappeller au témoin qu’elle est naturelle compte tenu des circonstances et lui préciser qu’à n’importe quel moment de l’entretien, si il souhaite faire une pause pour se détendre un peu qu’il lui disesimplement.L’enquêteur pourra aussi suggérer au témoin d’adopter une attitude calme , ce qui aura pour but d’accorder ses sentiments avec son comportement. L’enquêteur pourra lui même se montrer détendu afin d’exploiter le principe de synchronie.en effet, durant l’entretien le comportement de chacune d’elles tendait avec le temps à ressembler a celui de l’autre ( Grégory et Webster, 1996)

Laconfiance en soi du témoin peut également varier au cours de l’entretien , car si la personne échoue à répondre à plusieurs questions successives, sa confiance peut considérablement chuter .Un moyen d’éviter ce type de problème est de passer à des questions plus simples si la personne n’arrive pas à répondre à une question complexe et à revenir sur cette dernière lorsque le témoin aura repris…