Chateaubriand les mémoire de ma vie

Chateaubriand, Mémoires de ma vie.
Présentation très rapide de l’auteur et de l’œuvre. Le texte faisant référence à des activités littéraires et à d’autres, politiques, il est utile de faire une recherche concernant la vie de Chateaubriand.
Présentation de l’extrait : texte argumentatif/ incipit d’une première version des Mémoires d’Outre-tombe/C. donne les raisons pour lesquelles il se lancedans l’entreprise autobiographique.
Le texte suit une progression logique, l’étude suivra son déroulement : la déclaration du projet (§1). « D’abord » et « ensuite » en début de §§ annoncent une progression en deux grandes étapes. Il apparaît que les deux paragraphes constituent deux séries de justifications : raisons d’écrire des mémoires sur un plan personnel et pour soi (vie privée) (§2),raisons d’écrire des mémoires sur un plan officiel (vie publique) d’homme de lettres et d’homme politique(§3).

1. La déclaration du projet et le sentiment d’une « inconséquence » (§1) :
– une œuvre sur soi : « mes mémoires »/ enjeu : dimension publique pour un homme publique [C. écrivain et politicien]. On verra que C. combine deux formes d’écriture de soi : les mémoires et l’autobiographie tellequ’elle est définie par P. Lejeune)
-identité auteur [Je me suis souvent dit : C.]/narrateur [me voilà écrivant]/personnage (qui a agi dans le passé) [j’ai attaqué]
– une contradiction, une « inconséquence ». Citant ses propres paroles au style direct, C. constate, au présent d’énonciation, au moment même oú il écrit, qu’il est exactement en train de faire ce qu’il refusait. entre une prise deposition (passée, répétée [souvent/je n’écrirai point/je ne veux point (anaphore)] et engageant l’avenir : futur) de celui qui parle et la démarche qu’il entreprend. Contradiction mise en évidence par le rapprochement de « je n’écrirai point les mémoires de ma vie » et de « Me voilá écrivant les premiéres lignes de mes mémoires ») : parallélisme (S/V/COD), opposition (négation).
– les raisons deson hostilité passée ( pour l’homme : sa singularité, sa modestie, son refus du narcicisme (pour l’œuvre : l’absence d’intérêt, le mensonge (pour se valoriser), l’indiscrétion.
– l’annonce de raisons expliquant un choix contradictoire. Il s’agit d’effacer toute honte [rougir] et de produire de «bonnes raisons» [je pallie]pour expliquer ce changement. On sent une certaine ironie à l’égard delui-même [ces belles réflexions]
2.Les justifications personnelles et sentimentales (§2) :
Il est essentiellement question de l’auteur lui-même, « je », dans une relation avec lui-même, avec sa vie, avec ses sentiments. Cette orientation est perceptible á la présence d’un champ lexical de l’affectivité (à relever). Il s’agit lá de la vie privée.
Le § s’ouvre sur une promesse de confidentialité quidétruit une des objections évoquées dans le §1 : l’indiscrétion.
1° raison : donnée (et qui rappelle les propos de Montaigne) est celle d’une volonté de « rendre compte de moi à moi-même » cad être l’analyste et l’observateur de soi-même, se livrer à une introspection (introspicere) qui exclut autrui (anaphore de « personne… ne ». L’écriture des mémoires se présente alors comme une démarcheexploratoire et révélatrice
( par la remontée qu’elle occasionne vers le passé (temps/« mes belles années »/ « je regrette » (nostalgie ?).
( par la tentative d’exprimer, de formuler, de définir le bonheur privé (« expliquer »/ « voir enfin »), d’extérioriser des sentiments enfouis (métaphore : « ensevelis ») au plus profond de la sensibilité, et exprimés jusque-lá par le transfert vers des personnagesde fiction (œuvre littéraire : René). C’est une démarche de compréhension de soi-même (« expliquer mon inexplicable cœur » : quête du bonheur et d’une incapacité à le trouver, révélation des sentiments cachés, expression des rêves (citations à relever).
Chateaubriand dramatise sa situation (expression du mal de vivre romantique) : absence de bonheur, différence, solitude, exil, déception,…