La mere dans « l’ amant » de marguerite duras
Le fil central autour duquel la narration dans « L’Amant » de Marguerite Duras se déroule est la relation entre la jeune fille et son premier amant. Ce qui déclenche la narration et ce, qui parait être une autobiographie, est une photographie, plus précisément l’absence d’une photographie de la jeune fille de quinze ans, l’époque qui est la plus décrite dans cette œuvre. Il existe d’autresphotographies qui servent à documenter cette histoire, les photographies de la famille, mais c’est l’absence de cette photo de la jeune fille qui permet de ne pas comprendre cette œuvre strictement comme une autobiographie, mais comme une autofiction avec des éléments autobiographiques. Une autre relation qui occupe une place aussi importante dans la narration est la relation entre la fille et sa mère.La figure de la mère et, enfin, sa folie sont omniprésent dans la conscience de la jeune fille. La figure de la mère est présentée, donc, par les yeux de sa fille, du narrateur.
La première notion de sa mère se trouve parmi les premières pages du livre, quand le narrateur décrit ses vêtements, portés la plupart du temps : une ancienne robe de sa mère, en soie, très usée, presquetransparente, sans manches et très décolletée. Elle porte aussi un chapeau pour les hommes, et les chaussures en or que sa mère lui a achetés. Ce sont, en effet, les premiers signes du stade de dépression de sa mère. Une fille qui n’a pas ses propres vêtements, et ce n’est pas nécessairement à cause de leur pauvreté, et qui s’habille différemment montre la présence et l’influence de sa mère. Cela montre aussison stade psychique, parce que c’est elle, sa mère qui a permis l’achat de ces chaussures et de ce chapeau qui sont peu convenant pour une fille de quinze ans, ou d’ailleurs pour aucune femme dans la colonie. Sa mère ne se souvienne pas de cet achat, mais elle fait un commentaire positif du style de sa fille.
La fille a encore deux frères, et les trois enfants sont restés sans leur pèrequand ils étaient petits. Leur mère est restée sans mari, seule à enlever ses enfants. Après la mort de leur père la mère a décidé de rester en Indochine. Le narrateur décrit alors une photo de la famille après la mort du père. La mère a toujours insisté aux photos de la famille. Dans cette photo les enfants sont autour de la mère, tous ensembles créent une image de la famille cohérente, sansproblèmes, mais en réalité la situation est différente. La fille parle de cette image et de sa mère, en disant qu’elle reconnait mieux sa mère sur cette photo que sur les autres, que c’est le portrait de sa mère. « Je reconnais bien comme elle se tient mal, comme elle ne sourit pas […] à un certain désordre de sa tenue, à la somnolence de son regard, je sais qu’il fait chaud, qu’elle est exténuée, qu’elles’ennuie. » Le narrateur parle aussi d’un certain état dans lequel sa mère se trouvait, et de son incapacité de faire les taches quotidiennes envers ses enfants : de les habiller, de les laver, même de les nourrir. Nous voyons les signes de cet état justement dans cette photo, parce que les enfants sont habillés comme des malheureux. La fille parle de ce désespoir de sa mère qui se montraitchaque jour. « Ce grand découragement à vivre, ma mère le traversait chaque jour. Parfois il durait, parfois il disparaissait avec la nuit. » Nous ne sommes pas sûrs si ce désespoir de la mère a commencé avec la maladie et la mort du père ou si elle était toujours comme cela. Les enfants, la fille était trop petite pour se souvenir, elle donne son interprétation après quand elle dit que la folie de samère était dans son sang, de la naissance. La fille se réfère souvent à sa mère comme « cette femme », comme si c’était quelqu’un inconnu pour elle, et c’est la plupart du temps que la mère l’était pour ses enfants sauf pour son fils ainé. Le narrateur dit que la mère n’est pas malade de sa folie, qu’elle la vie, et les seules personnes qui ont accès à cette folie sont le frère ainé et la…