Le gout du neant, les fleurs du mal, baudelaire

« Le gout du néant », Les Fleurs du Mal
Baudelaire, éd. 1861

I) CONTEXTUALISATION

Ce poème est paru dans la revue française le 20 janvier 1859, il ne faisait pas partie de l’édition de Les Fleurs du Mal de 1857. Dans l’édition de 1861, il porte le numéro 80, dans la partie Spleen et Idéal et particulièrement dans Spleen.

II) LECTURE DU TEXTE

III) IDEE PRINCIPALE

Dans ce poèmeBaudelaire analyse les effets destructeurs du temps. C’est la mort lente de l’espoir, du plaisir, c’est le dépérissement des forces, le sentiment de la chute irrémédiable
(a/tonie = envie de rien)

Structure originale : 3 quatrains séparés par un vers isolé.

Vers 1 à 10 : « morne espoir »-> « odeur » : constat pessimiste marqué par la résignation à un présent déliquescent, la perte del’espoir, l’adieu aux plaisirs
Vers 11 à 15 : la conséquence de cet état déliquescent, le souhait de l’anéantissement .

Vocabulaire : morne, abattu, atone, déprimé, taciturne
Maraudeur : personne qui se livre à des petits vols (= larcins)
Globe : la terre
Cahute : cabane misérable

IV) LECTURE ANALYTIQUE

Axes : Opposition entre un passé lumineux et un présent dégradé
Le souhaitde l’anéantissement

AXE 1 : Opposition entre un passé lumineux et un présent dégradé

1) Etude du passé lumineux

a) Indication de temps
L’adverbe « autrefois » et l’imparfait duratif « attisait »

b) Expressions imagées de l’activité à travers des métaphores
Choix des termes qui marquent la pugnacité : « lutte »1, « l’éperon »2, « attisait »2, « ardeur »2 puis dans leur sensétymologique qui renvoie au feu, à la brulure ( attiser = tison, morceau de vois enflammé)
Allitération d’occlusives (explosives) sourdes [P] [t] [k] ( ou sonores [b] [d] [g] ) avec Espoir, éperon
Allitération de dentales sourdes attisait 2, ton
Ces allitérations ( dentales et occlusives traduisent une violence, une énergie)
L’allégorie de l’Espoir incarné sus les traits d’un cavalier impétueuxqui presse sa monture qui est l’esprit allégorique.

c) Expression d’une sensibilité vive à travers la quête des plaisirs
Métaphore du maraudeur 6 qui vit des plaisirs dérobés qui se satisfait des moments intenses , brefs, volés,. La vie affective est vue comme quelque chose d’intense, de varié, de contrasté à travers la construction en chiasme du vers 7 « l’amour n’ a plus de goût ; nonplus que la dispute ». Les deux situations « amour »7, « dispute »7 vont être reprise d’une manière métaphorique par des notations auditives « cuivre » « flutes ». L’évocation d’un instrument de musique, le « cuivre »8 rappelle l’ivresse des combats, la « flute »8 suggère une poésie tendre, élégiaque. Choix d’une saison emblématique le « Printemps »10 anthropomorphe souligné par l’adjectif laudatif «adorable « 10
Au passé lumineux s’oppose le présent déliquescent …

2) Etude du présent délabré

• Indications temporels
Présent de l’indicatif « ne veut »3, « bute »4, « contemple » ces présents sont souvent encadrés par des négations « ne veut plus »3, « n’a plus », « n’y cherche plus ». Cela marque l’échec , la désolation, le refus de toute avancée, toute progression. Le passé composé« a perdu »10 insiste sur le résultat présent de l’action passé et dans l’idée d’un bilan négatif.

• Instrument lexical
La passivité, l’incapacité d’agir est donné par le champ lexical de la dégradation, du dépérissement « fourbu », « vieux »x2 ; champ lexical du refus de communiquer, de l’incapacité à communiquer , de la déréliction « morne »1, « brute »5, « vaincu »6, « sombre »9, «boudeur »
L’Esprit monture aérienne avvivait par l’ « Espoir »2 s’est transmuté en un vieux cheval à la démarche hésitante, à l’allégorie poétique a succédé la lourde évocation prosaïque matérialisé par les mots « cheval »4, « pied »4, « bute »4.

• Perte de la sensibilité
Elle est donnée par la privation des notations sensorielles : le refus du goût « n’a plus de gout »7, de l’ouïe « Adieu…