Claude chabrol

Claude Chabrol (24 juin 1930 à Paris – 12 septembre 2010[1],[2] à Paris) est un réalisateur français, également producteur, acteur, scénariste et dialoguiste.
Il inaugure la « Nouvelle Vague » puis mène avec un humour amical[3] tout son demi-siècle de carrière, affranchi de toute école, mais pourfendeur amusé, goulu, fin gourmet, reconnu.

Biographie

Fils unique[4],[5] de Madeleine, néeDelarbre, et Yves Chabrol[6], il naît malgré les conseils de médecins qui recommandent à sa mère alors enceinte de trois mois d’avorter, les époux Chabrol ayant été trouvés inanimés suite à une asphyxie due à un chauffe-eau défectueux[5],[7]. Il fréquente les salles de cinéma parisiennes depuis l’âge de 4 ans[8]. Son père, pharmacien et Résistant, envoie l’enfant, durant la Seconde Guerre mondiale,chez sa grand-mère paternelle, à Sardent, dans la Creuse. Plus tard, Claude Chabrol raconte qu’il fut projectionniste dans la salle de cinéma qu’il y improvise[9] à 11 ans dans un garage désaffecté. De retour à Paris après la Libération, il fait des études de droit (au cours desquelles il côtoie Jean-Marie Le Pen[10],[11]) puis, sous l’influence parentale, et sans conviction, des études depharmacie, qu’il abandonne après avoir quadruplé sa première année[12]. C’est le cinéma qui lui sourit : il entre à la Fox (en 1955) comme attaché de presse[8], tout en agissant comme critique de cinéma dès l’aurore de la Nouvelle Vague française, aux côtés de François Truffaut et Jacques Rivette, ses collègues aux Cahiers du cinéma. De 1953 à 1957[6], dans la revue à couverture jaune, fondée par AndréBazin et Jacques Doniol-Valcroze, il participe à la défense de la politique des auteurs et publie, en 1957 avec Éric Rohmer, un livre sur Alfred Hitchcock, le maître du suspense et celui qui a su imposer son style au système hollywoodien. Une autre rencontre est, pour la suite, également déterminante : celle du romancier Paul Gégauff, son futur scénariste, dont l’univers l’éloigne de l’éducationbourgeoise reçue, bien qu’il s’en avoue toujours encore marqué de traces profondes, indélébiles[13].

Il épouse, le 26 juin 1952[14], la fille d’un industriel suisse[5], Agnès Marie-Madeleine Goute, qui devient en 1957 une riche héritière (25 millions d’anciens francs), ce qui permet au nouveau cinéaste de financer sa maison de production, AJYM (1956-1961) : un sigle formé des initiales du prénomde son épouse Agnès et de leurs deux fils, Jean-Yves (né en 1954 et futur architecte) et Matthieu (né en 1956 et futur compositeur de sa musique de films)[6]. L’entreprise AJYM démarre sur un court métrage de Jacques Rivette, Le Coup du berger (1956), avec Jean-Claude Brialy. Et, dès la fin de 1957, Claude Chabrol tourne avec ce Brialy, à Sardent (dans la Creuse), ses premiers films, Le Beau Sergepuis Les Cousins, sortis en 1959, qui deviennent les premiers longs métrages — « le manifeste inaugural » — de la Nouvelle Vague.

Il divorce en 1964[6] et convole en secondes noces le 4 décembre 1964[14]avec l’actrice Stéphane Audran (née Colette Dacheville), qu’il connaît depuis 1957[15] et qui est la mère de son troisième fils, Thomas (né en 1964[15], futur acteur). Avec elle, il poursuitune fructueuse coopération, jusque très au-delà de leur séparation en 1980. Durant cette période, il se fait spécialiste de l’analyse féroce de la bourgeoisie française[13], dont l’apparent conformisme sert de couvercle à un bouillonnement de vices et de haines. Que ce soit sur le registre de la comédie grinçante ou du polar, souvent de concert avec le romancier scénariste Paul Gégauff, il ne cessed’en traquer l’hypocrisie, les coups bas et la bêtise, avec une délectation rare et jubilatoire, à laquelle participent activement ses acteurs fétiches : Stéphane Audran, Michel Bouquet, Jean Yanne. Il dresse ainsi de la France des années 1970 un portrait sans concession, âpre et corrosif, où dominent La Femme infidèle, Juste avant la nuit, Les Biches.

À la fin de la décennie, il effectue un…