Allez les filles !
Allez les filles !
(Christian BAUDELOT et Roger ESTABLET)
1. Présentation et synthèse du livre
« Allez les filles ! » est un livre écrit en 1992 par BAUDELOT et ESTABLET, deux sociologues français qui ont également travaillé sur d’autres livres tels que « l’école capitaliste en France » en 1971, « l’école primaire divise » en 1975, » les étudiants, l’emploi, la crise « en 1981, » le niveaumonte « en 1989.
A travers « allez les filles » BAUDELOT et ESTABLET évoquent le constat au fil du temps de la progression et de la réussite scolaire des filles dans les études supérieures.
Néanmoins les auteurs vont nous montrer à travers leurs différentes enquêtes que : même si les filles excellent dans leurs scolarités par rapport aux garçons, on ne les trouve pas à leur place sur le marché del’emploi.
Baudelot et Establet débutent leurs constats en évoquant qu’au Moyen-Age il y avait une inégalité des sexes et le baccalauréat était «une barrière culturelle et sociale » pour les femmes, qui étaient plutôt reléguées au rang de mère. Au 20ème siècle il y a une progression du nombre de bachelier et notamment de bachelière, d’où la notion de massification des universités. Il faut doncattendre les années 70 pour comprendre que l’ensemble des évolutions sociales et politiques aura beaucoup profité aux filles. En comparant différents pays comme le Japon, l’Allemagne et la Suède Baudelot et Establet en ont dégagé plusieurs tendances : celle d’une part que plus un pays est riche plus il compte d’étudiants et d’autre part que les pays n’ont pas le même rapport à l’enseignement. Donc lespriorités économiques, sociales, et culturelles seront différentes selon qu’elles proviennent d’Argentine, de RFA ou de Tunisie. Il est donc complexe de tirer un bilan car le monde de l’éducation est en perpétuel changement.
Quoique que l’on dise la notion de «stéréotype de sexe » a toujours existé et existe toujours dans la scolarité, aussi bien du côté de l’élève que de l’enseignant. Lesqualités attribuées aux garçons sur les filles et inversement représentent une nette différence que se soit au collège ou au lycée professionnel.
Les mathématiques de tout temps ont toujours été considérées comme le summum du système scolaire, et celui qui faisait des mathématiques possédait donc des capacités intellectuelles et avait une intelligence supérieure. Autre stéréotype ?
En famille aussil’opposition garçon, fille est omniprésente, s’expliquant par l’éducation reçue à la maison ; ainsi ce schéma se reproduira à l’école à travers différents jeux où la fille se contentera d’un espace réduit avec un maximum de règles (l’élastique) et le garçon occupera à l’inverse un maximum d’espace et de partenaires (le football).
Constatons que dans les années 90 la mixité des professeurs est mieuxappréciée dans le monde de l’éducation, néanmoins il y a toujours autocensure des élèves filles à choisir une filière scientifique.
Le fait de dire que l’un des facteurs de la réussite scolaire serait en rapport avec l’origine sociale est une thèse évoquée par Bourdieu en 1964 dans «les Héritiers ». Néanmoins dans les années 90 il y a une supériorité des femmes dans toutes les classes sociales,d’où la réfutation de cette thèse avec une réelle évolution : ou l’on passe d’une compétition scolaire où les hommes sont privilégiés à une égalité de sexe où chacun dispose d’atouts différents.
Le capital scolaire ne prendra de sens que s’il se transforme en capital social c’est-à-dire, où chacun aura une reconnaissance professionnelle. Ainsi Baudelot et Establet nous montrent comment dansl’enseignement professionnel la question de la mixité ne semble pas aller de soi. Il est vrai qu’il y a une séparation inévitable des garçons et des filles au lycée professionnel car évidemment les filières sont différentes : les garçons seront intéressés par la mécanique, l’industrie du bâtiment où la notion de productivité sera essentielle, alors que les filles se dirigeront vers le secteur…