Arthur rimbaud – les effarés

Arthur Rimbaud – Les effarés

?1. Situation :

Rimbaud, adolescent, accumule de nombreuses fugues. Une d’entre elles le conduira à Paris où il découvrira  » la Commune « , un Paris dur et nouveau qui vivra peu .

Dans ce Paris misérable qu’Hugo décrira dans les  » Misérables « , Rimbaud décrira, lui, une scène qu’il aura vue, une scène de la misère des rues de Paris. Ce poème est issu des « poésies « , écrites en 1870. Le titre  » Les Effarés  » est un terme du symbolisme rimbaldien, revenant à grande reprise, notamment dans  » Ophélie « , c’est l’oil darne, grand ouvert, ou encore la voyance.

2. Lecture

3. Transition :

Rimbaud dépeint ici le tableau misérabiliste d’une rue de Paris.

Le poème est composé de 12 strophes avec alternance rythmique .Ce poème décrivant ces trois petitsdans le froid, avec nombre de formes dans le texte, permet d’amorcer la problématique suivante :  » Quelle est la richesse symbolique de la séquence ? « 

Pour cela, on utilisera 2 axes d’études :

– l’étude des éléments des tableaux et de la scène

– les interprétations diverses du symbole.

4. Commentaire :

Axe 1 : Etude des éléments du tableau et de la scène :

1.Traitement dudécor, du lieu :

On se retrouve avec ce texte devient le soupirail d’une boulangerie, où 5 petits sont assis . Le décor extérieur n’est pas ou peu identifié. On ne pourra qu’imaginer un trottoir. D’autre part, on verra un treillage qui ferme l’accès à la cave chaude. De ce soupirail s’émane un souffle rouge  » chaud comme le sein  » .L’intérieur de cette cave est occupé par le boulanger. L’endroit estformé de  » poutres enfumées  » au vers 19 , avec des grillons .C’est un endroit qui paraît chaud, accueillant, qui donne envie .

De plus ces structures extérieures et intérieures sont tournées vers un point unique :on passe du  » cul  » à la  » grille « , puis au  » boulanger « ,pour enfin arriver au  » four  » ou encore un  » trou  » qui insuffle la vie et qui est un objet, un lieu de désir et de bienêtre. Le décor est alors tout entier au service de la mise en valeur de ce  » four « .La grille, de plus, est un élément qui  » interdit  » aux petits d’atteindre le four.

2. Traitement des personnages :

Rimbaud décrit dans ce poème trois types de personnages :

* Les petits sont,  » culs en rond « , les principaux personnages. Ils sont le centre de cette misère apparente, et de la vision du poète.Ils sont  » à genoux « ,  » voient « ,  » écoutent « , mais il ne se passe rien. De froid, ils se  » blottissent  » et  » ne bougent pas « . Mais ils se sentent bien au vers 25, de sentir ce pain chaud. Ils ne portent que de maigres  » haillons « , et  » crèveront  » leur culotte en priant. Leur chemise  » tremblote « .

Rimbaud décrit ces enfant d’une manière apitoyante :  » -Misère !- « , caractéristique de lacompatiscence hugolienne ; pour peindre la misère, Rimbaud utilisera les manières et habitudes du génie du genre, Hugo. Et ces petits sont vraiment misérables : ils ont leur  » museaux roses  » collés au treillage.

Ils sont donc bien ici le centre d’une action naissante.

* Le Boulanger, maître des lieux, est décrit avec une majuscule. On le  » regarde « , au vers 5. Son  » fort bras blanc tournela pâte et l’enfourne « . Il a un  » gras sourire  » et  » grogne un vieil air « . C’est le maître de ce pain, il en a la garde et le fait de ses mains. Il peut être assimilé pour les petits à une sorte de magicien.

Son  » vieil air  » cache la sagesse, par opposition aux enfants. Il maîtrise son pain et le garde dedans.

* La dernière personne, le  » médianoche « , a un rôle spécial.

Il est unnoctambule à qui le Boulanger vendra le pain. Il est  » façonné comme une brioche  » : c’est un bourgeois. On ne le présente pas, mais son rôle est grand par le fait qu’il atteint le but des petits : on sort le pain pour lui. il a de l’argent.

3. L’action :

Jusqu’au vers 15, les petits  » regardent  » et  » écoutent « . Ils sont passifs et admirent ; tout est normal et tout est habituel….