Avant-propos du roman comique de scarron

Texte 1 : Avant-propos du Roman comique.
Le Roman comique est une oeuvre marquee par un comique exagere, un comique degradant : le
burlesque. L’avant-propos de ce roman reflete deja cette dimension burlesque. En effet, l’auteur brosse son
propre portrait au ? lecteur qui ne [l]’a jamais vu ? de maniere tres depreciative.
? Pb : En quoi cet avant-propos est-il particulierement novateur ?
I/Une adresse au lecteur en reponse aux critiques.
L’avant-propos correspond au 1er contact entre l’auteur et son lecteur. D’emblee, l’auteur introduit
une certaine familiarite avec son lecteur.
1) Connivence entre l’auteur et le lecteur.
– L’interlocuteur est clairement designe par l’auteur, comme l’indiquent l’apostrophe initiale
? Lecteur ? (l.1) et le titre de l’avant-propos.
– Unefamiliarite est instauree par le tutoiement ? nombreux verbes conjugues a la 2eme pers. du sg
? as ? (l.1) ? soucies ? (l.1), ? sache ? (l.2), ? que tu me visses ? (l.3), ? tu me vois ? (l.9-10)… +
pronoms personnels de la 2eme du sg : ? te ? / ? tu ?…
– L’auteur s’adresse a son lecteur sur le ton de la confidence, comme le montrent l’imperatif present
? sache ? (l.2) ou encore cette expression ?Je vais t’apprendre quelque chose de mon humeur ?
(l.25-26).
? Un lien privilegie est etabli entre l’auteur et le lecteur des cet avant-propos.
2) Une reponse directe aux critiques acerbes.
– But de cet avant-propos pour l’auteur : retablir la verite sur sa personne. Tres surprenant, car un
avant-propos a pour fonctions de presenter une oeuvre, d’aborder le sujet de celle-ci et de donner aulecteur l’envie de la lire. Or, Scarron profite de cet avant-propos pour faire la lumiere sur sa personne
et denoncer la mauvaise foi de ses detracteurs (ses ennemis).
– Il met a l’index ses ennemis comme l’indique le balancement : ? les uns disent que… les autres que…
et les autres… ? (l.4-6) et denonce ainsi l’absurdite et la fantaisie de ces propos tenus sur lui,
notamment l’anecdotesur son ? chapeau raccorde a une poulie ? afin de saluer les gens, car il serait,
selon ses accusateurs, completement invalide.
– Pour mettre en evidence la verite, Scarron apporte une preuve materielle au lecteur pour accrediter
son propos : ? la planche ? (l.10). Il s’agit d’une gravure (que je vous ai reproduite sur votre feuille)
representant Scarron assis sur une chaise roulante. De plus,les nombreuses occurrences du verbe
? voir ? indiquent cette volonte de la part de l’auteur de mettre en ? evidence ? la verite, puisqu’elle
est donnee a ? voir ? (evidence vient du verbe latin video, es, ere qui signifie ? voir ?).
3) L’omnipresence de l’auteur.
– Le locuteur met en avant sa parole comme le montrent les multiples emplois du pronom personnel de
la 1ere personne du singulier(environ 48 occurrences).
– Plusieurs marques de la subjectivite de l’auteur qui illustrent le jugement que l’auteur-narrateur porte
sur lui-meme et sur son physique. Par exemple, on observe divers adverbes modalisateurs qui
accompagnent ses propos : ? peut-etre ? (l.1), ? bien ? (l.11×2), ? un peu ? (l.12, l.33-34 x3),
? assez ? (l.13, l.14, l.16, l.38, l.39, l.40, l.41), ? a peu pres ?(l.24).
Transition : L’auteur est d’autant plus present dans cet avant-propos qu’il dresse son propre portrait d’une
maniere peu ordinaire.
II/ Un autoportrait à charge (ou depreciatif).
1) Un autoportrait de l’auteur.
– L’auteur-narrateur realise son portrait en deux parties : sur le plan physique (l. 10 a 24) et sur le plan
moral (l.33 a 40).
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Mme CHAUVET – Sequence 4 : Le Roman comique etses personnages.
– Sur le plan physique : cet autoportrait suit un mouvement lineaire partant de la tete (? Ma tete est un
peu grosse ? (l.12)), considerant successivement le visage, les cheveux, les yeux, les dents puis le
reste du corps. Cette description de soi se fait sur le mode de la fragmentation, selon les parties du
corps.
– Toujours sur le plan physique : l’auteur-narrateur a…