Baby boom

Numéro 431
D É M O G R A P H I Q U E S

Février 2007

D ’ É T U D E S

Le baby-boom : suite et fin
Alain Monnier*

N A T I O N A L

L ’ I N S T I T U T

Les baby-boomers ont marqué la démographie des pays développés ces soixante dernières années. Leur départ à la retraite, puis leur mort, va peser sur les cinquante prochaines. L’entrée des jeunes générations sur le marché du travailva-t-elle en être facilitée ? Les besoins d’assistance aux personnes âgées dépendantes vont-ils exploser ? En comparant différents pays européens, Alain Monnier montre que beaucoup dépend de l’ampleur du baby-boom dans chaque pays.

D ’ I N F O R M A T I O N

D E

D

B U L L E T I N

ans plusieurs pays industrialisés, la reprise inattendue de la fécondité après la Seconde Guerremondiale, et jusqu’au début des années 1970, a constitué ce qu’on a appelé le baby-boom. S’est ainsi formée une « vague » de générations nombreuses dont la naissance, puis l’avancée en âge aura marqué toute la seconde moitié du xxe siècle, et dont le vieillissement va maintenant concerner les cinquante prochaines années. Les premières générations de baby-boomers, nées juste après 1945, atteignentaujourd’hui l’âge de la retraite. Elles seront aux portes de la grande vieillesse vers 2025, et auront disparu dans les années 2040. Les générations nées au cœur du baby-boom, au milieu des années 1960, vont connaître le même cheminement, mais selon un calendrier décalé d’une vingtaine d’années : cessation d’activité vers 2025, entrée dans la grande vieillesse vers 2045, extinction dans les années 2060. Etla parenthèse du baby-boom sera définitivement fermée lorsque les dernières générations nombreuses, nées au début des années 1970, se seront éteintes. Les cinquante prochaines années vont donc être marquées par des évolutions notables concernant en particulier le renouvellement de la population active, les besoins d’accueil en institution pour personnes âgées et enfin les secteurs d’activité enrelation avec la mort.

Les projections de population effectuées par Eurostat permettent d’estimer l’évolution de l’effectif des générations concernées moyennant des hypothèses concernant les tendances futures de la mortalité (qui prolongent celles des dernières décennies), et l’évolution des migrations [1].
Figure 1 – Effectif des générations atteignant 20-24 ans, pour 100 personnes atteignant60-64 ans
200
INED 00107

Espagne

150

France Union européenne

M E N S U E L

Royaume-Uni
100

Allemagne
50 1995

Italie

2000

2005

2010

2015

2020

2025

2030 Années

(A. Monnier, Population & Sociétés, n° 431, Ined, février 2007)

* Institut national d’études démographiques

Éditorial – Le baby-boom : suite et fin Le départ en retraite des baby-boomersva-t-il permettre de réduire le chômage ? – p. 2 • De combien faut-il augmenter le nombre de places en institution pour personnes âgées ? – p. 2 • La disparition des baby-boomers : le boom des décès – p. 3 Encadré : Le baby-boom : un phénomène localisé, en Europe, au quart nord-ouest du continent – p. 2

SOMMAIRE

2

Le baby-boom : suite et fin Encadré Le baby-boom : un phénomène localisé,en Europe, au quart nord-ouest du continent Le baby-boom désigne l’augmentation temporaire de la natalité observée dans certains pays industrialisés, entre 1945 et 1975, suite à une reprise de la fécondité. Sa chronologie et son ampleur s’apprécient au vu de la courbe des naissances annuelles. Deux éléments permettent d’identifier les pays du baby-boom : une natalité relativement faible dans lesannées 1930 puis une natalité relativement élevée dans les 25 ans qui suivent la Seconde Guerre mondiale. En se fondant sur ces critères, la liste des pays du babyboom regroupe essentiellement les États du quart nord-ouest de l’Europe : les pays scandinaves, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Suisse, ainsi que, de façon un peu moins nette, la…