Banques islamiques

Les banques islamiques privées :
référent religieux, logique commerciale.
Le cas égyptien
M. GALLOUX
CEDEJ, Le Caire, Égyple
Ahmed a1 Naggar, secrétaire général de l’Association internationaledes banques islamiques
(AIBI) de sa création en 1977 à mai 1991, ct pionnier dc la finance islamique cn
Égypte, me déclarait la veille dc sa démission :
“Les banques islamiques n’ont pas encorecommencé leur véritable travail, ayant
échoué jusqu’à présent dans leur mission sociale cl éducative, car clles ont trop utilise la
religion. Elles devraient en prioritc servir les pauvres des paysmusulmans cn développement,
et elles pourraient le faire avec succès étant donné leurs principes de fonctionnement,
car les populations de ces pays (rurales surtout) n’acceptent pas, dans leur majoritc,le rapport créancier/débiteur, qui est celui imposé par les banques conventionnelles. En ce
sens, la véritable banque islamique devrait avoir un rôle éducatif : éducation à l’épargne et
àl’investissement, dans un esprit d’indépendance vis-à-vis du gouvernement.
“Or, la plupart des banques islamiques actuellement opérationnelles, et dont j’ai 6té à
l’origine, ont été récupérées : soit par lesÉtats qui les ont accueillies, comme en Égypte
avec la Banque sociale Nasser, qui est devenue comme n’importe quelle institution gouvernementale,
soit pour plaire aux islamistes ou aux comitésinternationaux dc.fiqh (jurisprudence
islamique), comme les banques islamiques privées qui sont simplement des
banques commerciales sans intérêt. En un mot, -j’ai été trompé par Faysal et les gouvernantsà qui j’ai prodigué mes conseils pour l’établissement de ces banques.”
En fait, si Naggar est le secrétaire général de I’AIBI, Mohammed a1 Faysal en est le
président, et il est aussi à la tête duplus grand groupe financier islamique actuel auquel
appartient en particulier la Banque Faysal d’Égypte : Dar a1 Mal al Islami. Or, la philoso-
phie de ce dernier en matière de finance islamique…