Biographie louis 16
Turgot est appelé par Louis XVI comme contrôleur général des finances. Un choix audacieux : Turgot avait écrit des articles économiques de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, un ouvragesemi-interdit.
Turgot s’attelle alors à un projet « révolutionnaire » de mise en place d’une pyramide d’assemblées élus à travers le royaume : municipalités de communes, d’arrondissement puis de provinceet une municipalité de royaume. Comme l’explique en 1854 l’historien Victor Duruy : « C’étaient là de bien grandes nouveautés ; Turgot en projetait d’autres plus redoutables : abolition des corvées quipesaient sur les pauvres ; établissement sur la noblesse et le clergé d’un impôt territorial ; mais amélioration du sort des curés et vicaires, qui n’avaient que la plus petite portion des revenus del’Église, et suppression de la plupart des monastères ; égale participation de l’impôt par création d’un cadastre ; liberté de conscience et rappel des protestants ; rachat des rentes féodales ; unseul code : un même système de poids et mesures pour tout le royaume ; suppression des jurandes et maîtrises qui enchaînaient l’industrie ; la pensée aussi libre que l’industrie et le commerce ; enfin,comme Turgot s’occupait des besoins moraux aussi bien que des besoins matériels, un vaste plan d’instruction publique pour répandre partout les Lumières »7.
Une vaste coalition d’intérêts se formecontre Turgot : détenteurs du monopole sur le grain, parlementaires appartenant à la noblesse de robe (opposés au remplacement de la corvée par un impôt payé par les propriétaires, et qui déclare que« le peuple est taillable et corvéable à volonté et que c’est une partie de la constitution que le roi est dans l’impuissance de changer »), patrons des jurandes, privilégiés, etc. À cette coalitions’ajoute l’entourage immédiat du roi : le ministre Maurepas, la reine Marie-Antoinette. Louis tente d’abord de résister, seul, aux corps privilégiés et à son entourage immédiat afin de soutenir le…