Bonheur

Cependant, la chance, si elle n?est pas le lieu où le bonheur doit être recherché, est néanmoins une condition nécessaire et irréductible du bonheur : les événements de la vie qui dépendent descirconstances contingentes sont des occasions d?exercer la vertu, mais, de deux hommes aussi vertueux dont l?un dispose de la santé et de la fortune et l?autre non, il est évident que le premier aura unbonheur plus grand, et que le second rencontreras des obstacles qui, malgré le bonheur qu?il tirera de sa vertu, amoindriront sa félicité. La chance est ainsi une condition nécessaire au bonheur, mêmesi elle n?est pas suffisante et pas essentielle, car, à l?inverse, un homme non vertueux doté de la meilleure des chances n?aura aucune chance d?être heureux. 2° Le bonheur dépend entièrement de laliberté et de la responsabilité humaines La perspective stoïcienne, notamment celle d?Epictète, place également le bonheur dans la sagesse, mais, contrairement à Aristote, écarte de cettesagesse et du bonheur qu?elle permet tout rôle des circonstances et de la chance. La distinction fondamentale du stoïcisme sépare en effet les choses qui dépendent de nous et celles qui n?en dépendentpas : les circonstances extérieures, richesse, santé, carrière, sont gouvernées par la Providence qui cherche non pas le bien des individus, mais le bien du tout. La liberté humaine et la sagesseconsistent alors à accepter les décrets de la providence, à désirer ces circonstances qui ne dépendent pas de nous. Le bonheur ne consiste pas dans les événements, mais dans cette attitude d?acceptation: ainsi, le sage sera toujours heureux car il désirera tout ce qui lui arrive, même ce qui peut sembler de l?extérieur défavorable. A l?inverse, celui qui ne suit pas la sagesse sera toujoursmalheureux, car ce malheur proviendra de son jugement, qui le conduira à désirer sans cesse plus que ce qu?il a. Le bonheur ne doit donc rien à la chance car il consiste dans le jugement que nous produisons…