Cinna de corneille

Cinna de Corneille est l’une des œuvres majeures de l’Antiquité. Il s’agit d’une tragédie mettant en scène les décisions de chacun des personnages. Dans l’acte 1, scène 1, la scène d’exposition, on voit Emilie, par le biais d’un monologue se demander ce qu’elle doit faire.
D’une part, elle se sent obligé de venger l’assassinat de son père, établie par Auguste mais d’autre part, elle entraînedans son complot l’homme qu’elle aime, Cinna, auquel elle tient énormément. Prise de doute, elle se demande si elle doit accomplir sa vengeance et mettre en péril la vie de son amant ou bien protéger la vie de Cinna et ainsi trahir l’honneur de son père.
Ainsi, cela nous amène à nous demander en quoi la tirade d’Emilie permet de comprendre les sentiments humains. Pour répondre à cetteproblématique, nous verrons dans un premier temps le monologue d’Emilie puis, l’évolution des sentiments dans cette tirade.

Dans cet extrait de Cinna de Corneille, il n’y a qu’un seul personnage qui apparaît, Emilie. Elle est une jeune fille vivant à Rome dans le palais de l’assassin de son père, l’empereur Auguste. Ce dernier a fait assassiner son père pour des raisons économique. Pris de remord ilcouvre de bienfait la fille de sa victime, Emilie. Cependant, elle ne pardonne pas. Elle a bien trop de fierté et d’orgueil pour cela. Elle se doit de venger l’honneur de son père. Pour accomplir sa tâche, il faut qu’elle entraîne dans son complot l’homme qu’elle aime, Cinna. Pour autant, il est impossible pour elle de concevoir sa perte. Elle est donc confrontée à un dilemme important qui la pousse àêtre indécise quant à la décision à prendre. Elle hésite entre venger son père et soumettre Cinna à la mort ou bien sauver son amant mais déshonorer son père « te demander du sang, c’est exposer le tien ». Ainsi, ce sont ses sentiments qui guident ses actes et non sa raison. Elle n’est donc pas rationnelle dans ses choix, c’est pourquoi elle se pose de nombreuses questions pour déterminer le pouret le contre « La mort d’un ennemi qui coûte tant de pleurs/Mais peut-on en verser alors qu’on venge un père ? ». Emilie est donc sous l’emprise du doute car dans un premier temps elle prouve sa terrible haine pour Auguste mais dans un deuxième temps, son amour presque douloureux pour Cinna. Deux émotions s’opposent donc en elle « J’aime encor plus Cinna que je ne hais Auguste ». Emilie est alors àla recherche de réponse, elle cherche à refouler ses émotions pour prendre la décision la plus convenable « Cessez, vaine frayeurs, cessez, lâches tendresse ».

Alors, pour exprimer ses doutes, Emilie s’exprime au travers d’une longue tirade. On la retrouve sur scène, y développant tous ses doutes. La décision qu’elle prendra sera dans tout les cas fatidique car soit elle déshonorera son père,soit elle perdra son amour. Dans ce long monologue, elle énonce à voix haute les questions qui lui passent par la tête. Celle dont elle ne trouve pas de réponse. Ce sont des questions rhétoriques. Pour tenter de répondre à ces questions, elle fait appelle à son cœur puisque avec sa raison, elle ne trouve pas de réponses « Amour, sers mon devoir, et ne le combats plus ». Elle parle comme sipersonne ne l’écoutait, sans gêne et sans retenue. Elle emploie beaucoup de phrases affirmatives pour appuyer davantage sa forte affectivité, comme la haine « Et crois, pour un mort, lui devoirs mille morts » mais aussi son amour « Te perdre en me vengeant, ce n’est pas me venger ». Pour prendre sa décision, elle essaie aussi de mettre en parallèle ses deux émotions qui l’habitent, d’un côté l’amour pourCinna qui la pousserait à tout arrêter et de l’autre la haine pour Auguste qui la pousserait à accomplir sa vengeance « J’aime encor plus Cinna que je ne hais Auguste ». Ainsi, on voit que toute sa tirade est chargée en émotion car dans la phrase « Oui, Cinna, contre moi moi-même je m’irrite » elle utilise une apostrophe comme pour tenter de convaincre un Cinna absent. En tentant de le…