Comment les politiques d’insertion permettent-elles aux personnes en situation de grande précarité de pouvoir se reconstruire à travers un projet professionnel ?
Au commencement des années 80, de nouvelles formes de pauvreté apparaissent. Les jeunes non diplômés, les chômeurs de longue durée et certaines familles ne voient eloignés des normes sociales en matière d’éducation, de logement oud’accès aux soins. Ces derniers ne semblent pas pouvoir s’en sortir avec la protection sociale en place de l’époque. Apparait la notion d’exclusion. Face à ces nouveaux problèmes Bertrand Schwartz propose au premier ministre de mettre en place un système pour pouvoir réinsérer ces personnes jugés hors du système. Ainsi, sont crées des politiques d’insertion sociales et professionnelles en partenariat avecdes structures locales et partenariales qui se chargent de prendre en charge

Chapitre 1. Le monde de l’IAE, CHANTIER-école Ile-de-France et moi.

I / Découverte du monde de l’Insertion
A. La mise en place du monde de l’Insertion par l’Activité Economique
Les politiques de reconstruction nationale d’après-guerre favorisaient le plein emploi. Le marché du travail ne connaît que lagestion d’un chômage frictionnel correspondant à la période entre deux emplois. Après 1945, les modes de production et le transfert de main d’œuvre, issue du secteur primaire ou de l’immigration, vers le secteur secondaire ou tertiaire, nécessitaient des périodes d’accompagnement à l’origine de :
* la mise en place du régime d’assurance chômage, en 1958,
* la création du Fonds National del’Emploi, en 1963, destiné à accompagner la fermeture des mines et les premiers redéploiements industriels,
* l’installation de l’A.N.P.E ., en 1967, ayant un rôle de médiation entre les demandeurs d’emploi et le monde économique.
L’objectif de plein emploi a disparu avec la massification du chômage qui, au fil du temps, a suscité des politiques de plus en plus segmentées.
En effet,l’augmentation du nombre de personnes n’est pas la seule donnée à prendre en compte dans l’appréciation du phénomène chômage. Les transformations dans la nature des situations de chômage comme l’allongement des périodes de non-travail et les allers-retours de plus en plus fréquents entre les périodes de travail et de non-travail, ont généralement pour conséquence reconnue une précarisation graduelle de lasituation personnelle des chômeurs qui conduit Marie-Thérèse JOIN-LAMBERT à évoquer le chômage d’exclusion.
Depuis le début des années 1970, ces constatations ont été à l’origine de politiques publiques successives ou entremêlées, ciblées ou générales, sectorielles ou transversales d’incitation à la formation et à la qualification, de mesures pour l’emploi ou des mesures de traitement social duchômage. On peut schématiquement repérer :
* L’époque des politiques de formation et de qualification mises en œuvre au début des années 1970 – 1983. L’intention est de corriger l’inéquation de l’offre et de la demande dans le marché de l’emploi pour favoriser la réintégration dans le monde du travail. Parmi ces dispositifs, nous pouvons rappeler les « pactes pour l’emploi des jeunes » : l’accent estmis sur les dispositifs de formation par l’alternance (contrat de qualification pour les jeunes, étendu aujourd’hui aux adultes et publics prioritaires de la D.D.T.E.F.P. , contrat d’adaptation, T.U.C., etc.), le crédit-formation individualisé, la mise en place des mesures C.E.S./C.E.C., la mise en place de la Loi de 1971 concernant la Formation Permanente Continue au sein des entreprises.
*Le temps des politiques de retrait d’activités mises en œuvre au moment des bouleversements importants dans certains secteurs d’activité comme la sidérurgie, les chantiers navals ou automobiles. Les congés sabbatiques, les congés parentaux ont pour conséquence de soustraire temporairement des personnes du marché du travail. Les mesures durables de retrait du marché du travail concernent…