Vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap

Préambule

Etant donné le caractère délicat de ce sujet, je me dois de préciser que tenter d’être exhaustif est illusoire. J’ai tenté d’être le plus concis possible afin de déconstruire certains préjugés mais garder le terrain libre au débat. Les tabous et autres préjugés font que ce droit est difficilement reconnu aux personnes handicapées.

Néanmoins, il faut affirmer que la vie affectiveet sexuelle constitue un droit fondamental et penser prendre quelque mesure politique que ce soit me semble discriminant. Il n’existe en effet aucune mesure prise en la matière en ce qui concerne la vie affective et sexuelle d’adultes valides.

C’est un sujet qui est abordé à tâtons depuis une trentaine d’années mais la majorité des études se sont centrées sur la sexualité des personnesprésentant un handicap mental et aux problématiques que l’expression de cette sexualité pouvaient entraîner.

Longtemps les études et colloques ont amalgamé la vie affective et sexuelle des personnes handicapées avec la parentalité. Cette conception très judéochrétienne reste dans la construction subliminale des préjugés toujours actuels. Une personne handicapée ne peut-elle pas rechercher son plaisirsexuel sans pour autant viser une procréation ?

Des avancées ont malgré tout eu lieu telles que la « Charte pour agir »[1] signée en 2001 et la «Convention ONU des droits des personnes handicapées » signée en mars 2007 par plus de 80 pays.

La réalité quotidienne de la vie affective et sexuelle doit se décrire en fonction de l’âge et de l’intelligence de la personne handicapée.L’évolution de l’instinct sexuel et des affects n’est cependant pas parallèle au gradient intellectuel.

Des situations de handicap…freins à l’épanouissement des personnes

Le handicap peut être inné ou acquis, résulter d’une déficience physique, intellectuelle ou sensorielle, de plusieurs déficiences associées et d’origines diverses.

D’autres facteurs interviennent également dansl’épanouissement des personnes :
la présence d’un entourage familial et/ou institutionnel,
l’autonomie ou la dépendance des personnes dans leur quotidien.

Ces paramètres forcent une réponse inévitablement singularisée et adaptée.

Affectivité et sexualité

L’affectivité est l’ensemble des sentiments et émotions d’un individu.
Source des relations inter-humaines et de toutes les interactionsavec le milieu social, l’affectivité influence la pensée. Si la joie et le sentiment de sécurité peuvent être source d’épanouissement, l’anxiété et la peur peuvent être source de problèmes ou de comportement inadaptés.

L’affectivité entre en jeu dès le plus jeune âge et une éducation spécifique est donc nécessaire, de même que la formation des professionnels.

La vie affective,c’est-à-dire le besoin de vie relationnelle chaleureuse, tolérante et gratifiante n’est absente chez aucune des personnes handicapées. Cette exigence n’est pas très éloignée de celle que tout un chacun ressent. Même les autistes parfois réputés inaffectifs sont en fait de grands blessés de l’échec de la vie relationnelle. Plus que d’autres, ils sont à réapprivoiser et doivent être éloignés des formesd’attachement archaïques à la mère. Ils sont l’exemple d’une relation apparemment riche car intense, mais pauvre car exclusive et fermée au reste du monde.

La sexualité s’entend plus comme les comportements liés à cette affectivité et l’expression de ceux-ci. Il s’agit de l’ensemble des comportements relatifs au désir sexuel et à sa satisfaction.

Développement de la sexualité

A la naissance,l’enfant est biologiquement sexué et devient sujet lorsqu’il est prénommé. La sexualité d’un jeune enfant va se construire par la découverte de ses organes génitaux, comme une source de plaisir.

Une des grandes différences entre le développement d’un enfant valide et d’un enfant présentant une limitation cognitive se situe dans le fait que là où l’enfant valide va apprendre de manière…