Commentaire français poésie

Plan de commentaire
1-Une vision architecturale, le théâtre grec
2-Une création poétique
3-Le peu d’enthousiasme des jeunes pour la poésie

Le Rimbaud des illuminations n’a rien oublié du Rimbaud élève de la classe de rhétorique, imprégné de mythologie grecque et d’une solide formation gréco-latine qu’il a reçue au Collège de Charleville. Tous les éléments architecturaux de la culturegrecque vont défiler dans ce kaléidoscope.
1-Une vision architecturale, le théâtre grec
Les premiers mots du texte « D’un gradin d’or » nous situent d’entrée dans un théâtre grec, le gradin d’or est celui situé le plus bas, celui réservé aux notables, magistrats, prêtres, privilégiés. Toutes ces personnalités portent des insignes en fonction de leur rang, les cordons de soie. Les gazes grises, lesvelours verts, les disques de cristal ne sont que des détails vestimentaires des grecs, le disque de cristal est le bandeau que portent beaucoup de grecs, le velours vert, les couronnes de feuilles de lierre que recevaient les acteurs. Avec la chaleur, les coloris se dégradaient, noircissaient. « Je vois la digitale s’ouvrir sur un tapis de filigranes d’yeux et de chevelures » n’est que l’image duremplissage du théâtre. Il y a une analogie entre la forme de la fleur et celle du théâtre qui permet cette création poétique. « Des pièces d’or jaune », ce sont des pièces de théâtre qui sont mises en scène, semées sur l’agate, signifiant, jouées pour les spectateurs disposés sur les gradins par analogie avec la forme du minéral en couches concentriques et les gradins du théâtre grec. Les piliersd’acajou sont les piliers qui entourent l’amphithéâtre et supportent les galeries couvertes au sommet où se situent la plèbe et les femmes couvertes de fichus blancs ou de de petites couronnes de fleurs, les bouquets de satin blanc. Tous ces éléments entourent la rose, d’eau, cette eau pouvant être aussi bien une transpiration que de l’eau que l’on mettait autour de l’arène ou parfois dans l’arène mêmechez les romains. Les dômes d’émeraude qui sont des signes de prestige peuvent rappeler les couronnes de lierre attribuées après la représentation au poète, au chorège lui assurant un prestige immense dans toute la Grèce. Les verges de rubis sont les hommes assis sur les gradins et qui exposés au soleil prennent la couleur rouge du rubis.
2- La création poétique
Poiein en grec signifie créer,le rôle du poète pour Rimbaud est bien celui de créer un nouvel univers en transformant la réalité. La nature et la beauté sont des thèmes récurrents en poésie, le poète médiateur entre l’homme et la nature est une idée chère aux romantiques. Rimbaud reprend le thème des « Correspondances » de Baudelaire, ces relations fondées sur l’analogie entre deux objets de pensée différents en apparence maisqu’il est possible de reconstituer dans l’imaginaire. « La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles », de « Correspondances » de Baudelaire, procède d’une double analogie, visuelle entre les arbres et les piliers, spirituelle, sacralisée, entre la nature et le temple. Dans son dernier poème « D’une saison en enfer », « Adieu », Rimbaud écrit avoir essayéd’inventer de nouvelles fleurs. Les fleurs, chacun le sait, sont hermaphrodites et ont une analogie avec les acteurs des pièces grecques car ce sont des hommes masqués qui jouent le rôle des femmes. Dans l’un de ses premiers poèmes « Soleil et chair » la nature apparaissait à Rimabud, sous les traits d’une femme, pas n’importe laquelle, la plus belle, une créature divine, une Vénus sortant de l’eau, nue.Les pierres et les fleurs vivent chez Rimbaud, il y a unité entre le monde minéral, végétal et animal, les pierres précieuses regardent et la fleur « dit son nom ». Sans un dérèglement des sens, il y a une réelle analogie visuelle entre une fleur et un théâtre, entre les pétales et les gradins remplis de spectateurs habillés de différentes couleurs, qui font que cette fleur change à chaque…