Composition histoire : la méditerranée, fracture ou trait d’union entre nord et sud ?

COMPOSITION
SUJET : LA MEDITERRANEE,
LIGNE DE FRACTURE OU TRAIT D’UNION ENTRE NORD ET SUD ?

Dans l’analyse du sujet, vous devez mettre en relief la diversité des situations économiques, sociales et politiques des pays méditerranéens.

Le sujet revient à s’interroger sur la notion de frontière, d’interface donc d’un espace coupé en plusieurs zones distinctes et hétérogènes.

Pour autant,la Méditerranée a toujours été un espace d’échanges depuis près de 4000 ans et cette réalité se poursuit aujourd’hui.

Les connaissances à mobiliser sont vastes et il faut les organiser en un plan rigoureux.

Problématique : l’interface méditerranéenne permet-elle un rapprochement des deux rives de la Méditerranée ?

I. Un clivage Nord/Sud important

A. Inégalités de richesse et dedéveloppement

La Méditerranée développée du Nord-Ouest (IDH supérieur à 0, 800), s’oppose à la Méditerranée est et sud aux situations plus variées (IDH oscillant entre 0, 500 et 0, 800).

Au Nord, la France et l’Italie ont un niveau de développement supérieur au Portugal, à l’Espagne et à la Grèce. Les pays de l’ex-Yougoslavie – Slovénie (membre de l’UE), Croatie, mais surtout Serbie, etencore plus Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine et Kosovo – accumulent des retards importants liés aux conflits qui les ont déchirés dans les années 1990 et à leur difficile adaptation à l’économie de marché.

Dans la partie Sud, l’Ouest maghrébin et l’Egypte connaissent une amorce de développement par l’exploitation de rentes, que sont les flux touristiques et les hydrocarbures. Mais cesprogrès sont entravés par une croissance démographique encore soutenue, des structures économiques encore mal adaptées à l’ouverture économique et de fortes inégalités sociales.

La partie Est (Proche-Orient) est politiquement et économiquement fragile. Quant à la Turquie, elle a entamé un certain développement économique depuis les années 1990.

B. Des économies hétérogènes et finalement peucomplémentaires

L’«Arc latin » (France, Italie, Espagne et Portugal), auquel on peut ajouter la Grèce, représente près de 85 % du PIB méditerranéen et concentre les attributs de la puissance :

? Métropoles dynamiques (Madrid, Barcelone, Toulouse, Marseille, Lyon, Milan, Turin, Gênes, Rome), reliées par des réseaux de communication (autoroutiers, ferroviaires et aériens) à l’Europerhénane (nord de l’Italie, France, Benelux, Allemagne) et, au-delà, au Royaume-Uni.

? Activités industrielles, denses et diversifiées.

? Localisation d’activités de haute technologie.

? Bénéfices du tourisme.

? Richesse et qualité de la ressource humaine (éducation et formation).

? Intégration aux marchés mondiaux.

Les indicateurs dudéveloppement invitent à rapprocher de cet espace Israël, Chypre, l’île de Malte, le littoral de la Croatie et la Slovénie.

Les échanges commerciaux génèrent d’avantage de dépendances que d’interdépendance entre les rives nord et sud du bassin. Les économies des PSEM ont du mal à sortir de leur fonction de mono-exportateurs en produits pétroliers et leur développement industriel est difficile.Ainsi, les échanges entre les deux rives sont déséquilibrés : si les exportations des pays du nord méditerranéen ne représentent que 4 % de leur activité commerciale totale, les PSEM dépendent à 60 % du Nord pour les leurs.

Ainsi le retard économique de beaucoup de pays est lié à la faiblesse des investissements étrangers.
? Les PSEM (pays du sud et l’est de la Méditerranée) ont peu attiréles FTN (firmes transnationales) européennes.
? A l’exception d’Ankara et d’Istanbul (Turquie), aucune bourse de valeurs ne suscite l’intérêt des investisseurs mondiaux.
? Toutefois, l’industrialisation progresse en Turquie, Tunisie et Egypte grâce aux délocalisations. La Turquie (membre du G 20) a pour ambition de se hisser au 10ème rang des économies mondiales d’ici 2023. Elle…