Cours de méthodologie en droit

La méthodologie en droit
Par S. THIAM – M. MBAYE

« Connaître tous ses étudiants, s’intéresser à tous, n’en négliger aucun, fût-il moins doué ou plus apathique, encourager ceux qu’anime la passion d’apprendre, réveiller les somnolents, redresser les défaillants, tel est l’idéal du professeur »1.

L’enseignement du droit peut paraître long, fastidieux. Mais, en usant d’une certaineméthodologie, il peut être relativement facile. L’enseignement de la méthodologie juridique a pour objectif de donner à de nombreux étudiants le goût du raisonnement juridique dont la présentation n’est pas un signe d’appartenance à une élite universitaire, mais plutôt un moyen de compréhension de la situation parfois confuse de la méthodologie en droit.

Même si être enseignant en droit ou historien dudroit n’est pas chose facile, notre étude a pour ambition d’aider les étudiants à réussir leur droit. Aussi, l’engagement est-il pris d’apporter notre pierre à l’édifice que constitue l’enseignement de la méthodologie en droit, introduit par le système LMD2.

En effet, beaucoup d’études ont été produites sur la question de la méthodologie en général, de la méthodologie juridique en particulier. Ilen ainsi notamment de Marie-Joseph GOUMELIN et Jean-François GUEDON sur la dissertation de culture générale (Editions d’Organisation, mai 2000) ; André DUNES, la documentation juridique, Dalloz 1997 ; JeanPierre GRIDEL à propos de la dissertation et du cas pratique, Dalloz 1986 ; Gilles GOUBEAUX et Philippe BIHR, Les épreuves écrites en droit civil, L.G.D.J., août 2005 ; Adel JOMNI, Coursintroduction à la recherche documentaire – Licence 1, UFR Droit, Montpellier I et Jean-Louis LOUBETDEL BAYLE, Initiation pratique à la recherche documentaire, L’Harmattan, 1997.
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DUTHORT (E.), cité par Djibril SAMB dans son œuvre sur la méthodologie. Nous y reviendrons. Pr. Abdou Karim Ndoye est un spécialiste de la question, non moins directeur de l’enseignement pédagogique

du Rectorat. D’oùune série extraordinaire de conférences dans ce domaine, dont celle d’Ouagadougou (Burkina Faso) en octobre 2008.

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De même, Djibril SAMB, notre collègue philosophe, a élaboré en 1999 un excellent manuel de méthodologie et de normalisation, quand bien même il a limité son champ d’investigation à certains types particuliers de travaux académiques ou universitaires, tels que la thèse, lemémoire, le rapport technique et scientifique.

Par ailleurs, dans « REUSSIR SON DROIT », le Professeur Demba SY a élaboré un guide méthodologique relatif aux cours, travaux dirigés, exercices et la préparation aux examens, dont nous citons souvent des extraits. Le professeur écrivait avec raison : « Les immenses efforts déployés par les enseignants ne peuvent porter les fruits souhaités qu’àcondition que l’étudiant soit non seulement animé d’une volonté sans faille de travailler, mais encore qu’il dispose d’un outil de plus en plus précieux qu’est l’organisation rationnelle de son activité universitaire ». Il propose en annexes les quelques considérations méthodologiques sous forme de fiches de M. KASSE, spécialiste en économie du développement.

Justement, à l’instar de DUTHORT (E.)(L.G.D.J. 1994), ce cours a pour objet la réponse à la question du « comment travailler dans les facultés de Droit ? ». Il se situe en priorité en 1ère année de droit mais il vise tous ceux qui suivent une formation en droit. Il se propose de mettre à la disposition des étudiants des ressources documentaires, en leur permettant de maîtriser les méthodes, les techniques de recherche et d’acquérir unecertaine autonomie pédagogique dans un nouveau contexte universitaire. On attend des résultats visibles, tangibles.

En effet, la faculté de droit n’est pas une école professionnelle mais un cadre de culture juridique, « une boîte à outils de la pensée »3. On dit que le droit est une école du raisonnement ; l’étudier, c’est apprendre à réfléchir, à chercher et à rédiger. On y forme un esprit…