Dissert le dialogue 16/20

Du grec « dia » et « logos », le mot dialogue se réfère à un concept traduisible par « suivre une pensée ». Friedrich Hegel dit que « pensée et langage sont indissociables » : les mots et les idées sont étroitement liés, et sans pensées, il n’y a pas de langage : « Leur mot donne aux pensées leur être-là le plus digne et le plus vrai. »
Pourtant, le dialogue nécessite de nombreuses conditionspour être mis en œuvre. Lesquelles sont-elles ? Nous installerons la discussion sur ce thème précis, en amorçant tout d’abord sur un dialogue avec ‘soi-même’, nous exploiterons ensuite l’idée du dialogue avec un autre individu quel qu’il soit, puis, pour finir, nous converserons du développement de la pensée par le dialogue.

I – Un dialogue est-il possible avec soi-même ?

a. Dialoguer avecsoi-même -> le journal intime
Tout d’abord, insistons sur l’hypothèse d’un dialogue avec soi-même. L’Homme peut parfaitement dialoguer seul, puisque d’après Hegel, -que nous avons cité dans l’introduction- le dialogue est le suivi de la pensée. Il n’y a, pour ainsi dire, pas besoin d’interlocuteur, car l’Homme possède un très fort esprit critique, et peut lui-même peser le pour et le contre d’unsujet de controverse. Il essaiera de trouver une vérité, une morale au problème qui le touche. Nous pouvons prendre l’exemple du journal intime, qui est en soi, une démarche de dialogue avec soi-même. Nous relèverons, entre autre, l’entreprise de Raymond Queneau, qui dans son journal, nous livre une vision résolue de la non-existence de Dieu.
Le dialogue avec soi-même est donc possible mais, commenous pouvons nous en douter, ne fait appel à aucune sorte de réfutation, un quelconque individu possédant une quelconque idée restera probablement sur sa décision.

b. Recherche d’une vérité -> Réfutation de ses propres arguments
Le dialogue avec soi-même est une manière d’ouvrir les yeux sur différentes choses, différents points-de-vue. Comme nous l’avons dit dans le précédent paragraphe,l’individu en dialogue avec lui-même n’est pas confronté à la réfutation. Pourtant, en ce cas, nous pouvons poser l’hypothèse par laquelle la personne n’est plus en dialogue avec lui-même, mais plutôt avec son subconscient, son esprit. Il y a donc, dans cette théorie, une recherche de la vérité, où il y a une réelle remise en question de toutes les possibilités, grâce à ce ‘quasi-interlocuteur’. Chaquechemin emprunté est une possibilité de réponse au problème. Et ainsi, l’individu peut réfuter lui-même son point-de-vue lorsqu’il estime que l’aboutissement n’est pas valable. Par ailleurs, certains ont un subconscient tellement fort qu’ils arrivent à croire en une sorte d’« ami imaginaire » qu’ils pensent comme une personne extérieure. Ce dernier leur donne un point de vue qu’ils ne pensent pasle leur.

c. La menace d’autrui dans l’absence de dialogue
Les pensés de quelqu’un doivent être construites pour mener à un dialogue fondé. Il n’y a « Penserions-nous beaucoup et penserions-nous bien si nous ne pensions pas en commun avec d’autres qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres. » dit Kant. En ce sens, Kant nous dit qu’il est nécessaire d’être aumoins deux pour dialoguer. L’Homme, doté de cet esprit critique dont nous avons parlé, ne peut trouver la vérité qu’avec un échange d’idées. Il se sert de son esprit critique lorsqu’il est face à une conversation, et ne peut en faire usage seul, car ses idées ne sont fondées que sur ce qu’il pense, avec ou sans subconscient. La pensée n’est utile seulement si elle est partagée avec un autreindividu, et elle se développera certainement avec beaucoup plus de solidité. C’est grâce à ces dialogues que les idées, les concepts se développent et s’améliorent.

TRANSITION
Le dialogue est une conversation, comme nous l’avons vu, qui ne peut se réaliser seul. Lorsqu’il n’y a pas d’interlocuteur, l’individu fait plutôt face à une réflexion sur lui-même, et ne se trouve jamais face à de réelles…