Emile zola naturalisme
« La vérité monte d’un coup d’aile jusqu’au symbole » écrivait Zola à H. Céard le 22 mars 1885 ; cette réflexion du principal théoricien du naturalisme en France est certes étonnante, voire paradoxale,mais elle permet certainement une meilleure orientation de la lecture critique de son œuvre que ne le font ses écrits théoriques, qui ont d’ailleurs contribué à ce qu’on la réduise pendant longtempsà une simple copie de la réalité. Si la contradiction existe, comme l’ont démontré certains critiques, entre les écrits de l’auteur sur le naturalisme et son œuvre romanesque, elle se manifeste même ausein de cette œuvre, où deux pôles semblent s’opposer : celui de la réalité décrite telle qu’elle se présente, le pôle mimétique, et celui de la réalité transfigurée par l’écriture, le pôlesymbolique. Aussi paraît-il impossible d’analyser correctement le texte en les dissociant. Une tension entre ces deux pôles antagonistes existe indubitablement – le double titre reflète la dualité du texte etdu projet d’Émile Zola, par exemple L’Assommoir ou la simple vie de Gervaise Macquart –, lire le texte en l’occultant serait le réduire. Il faut, par conséquent, pour aborder la spécificité du textezolien une clef adéquate : cette clef prend la forme du concept de « réalisme symbolique » qui, sous forme d’oxymore, intègre cette tension fondamentale de l’œuvre et permet de rendre compte de sadualité et de son ambiguïté.
Ce volume contient :
PREMIÈRE PARTIE
LES SYSTÈMES STRUCTURANTS
CHAPITRE I : LE SYSTÈME DES PERSONNAGES
1. Le nom
1. Symbolisme phonétique
2. Symbolisme sémantique2. L’individu
1. L’individu-signe, la dualité et l’androgynie comme symboles
2. l’univers imaginaire des personnages, animalisation et mécanisation
3. Groupe
CHAPITRE II : LE SYSTÈME DES LIEUX1. Un espace clos : l’habitat
1. La clôture voulue : les mauvais foyers
2. La clôture subie : les foyers asphyxiés des pauvres
2. Un espace transfiguré : le décor symbolique
1. Les labyrinthes…