Essai
RAYMOND KUZIO
ESCAPADE EN PROVENCE
ROMAN
Mai 2010
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« La meilleure façon d’imposer une idée aux autres, c’est de leur faire croire qu’elle vient d’eux. » Alphonse Daudet
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Chapitre premier : la découverte C’était un beau jour de mai, j’avais décidé de faire une petite promenade dans la garrigue avoisinante et d’explorer cette belle région des Alpilles qui m’enchantaittellement. Je partis donc à pied avec mon fidèle chien Diego et muni de mon bâton de pèlerin je pris un chemin escarpé qui gravissait une petite colline. Ce dernier était empierré et datait peut-être du temps des Romains, qui en passant laissèrent beaucoup de vestiges dans le pays. Tout en marchant vers l’inconnu, j’écoutais avec allégresse le chant des oiseaux et des cigales, ce qui caractérisetellement le midi de la France. De part et d’autre du chemin il y avait des oliveraies et malheureusement le terrain n’était pas très propice à la culture, mais plus tôt à l’élevage des chèvres ou bien des moutons. Ici la grande difficulté est de trouver de l’eau et les petites rivières sont souvent à sec en été. Mon trajet aboutissait dans une petite forêt de pins et j’aperçus une clôture délabrée quiétait envahi par des ronces dressant un obstacle dans ma progression vers ce lieu mystérieux. Il fallait pourtant que nous traversions cette muraille infranchissable et après quelques recherches de contournement, nous avons enfin trouvé un passage. Dans cette démarche, mon chien m’était bien utile et nous étions surtout très impatients de voir ce qui se cachait derrière ces remparts. Nous trouvionsune vieille bâtisse, certainement inhabité vu l’état dans laquelle elle se trouvait et j’entrepris avec Diego d’explorer cette masure. De l’extérieur elle n’était pas très accueillante et l’on pouvait se demander à qui appartenait cet endroit abandonné de tous. Diego commençait à être très nerveux, à grogner et à tirer sur sa laisse comme s’il y avait un fantôme qui nous attendait caché derrièreune porte. C’était angoissant, nous entendions des bruits furtifs, des craquements et des sifflements persistants, comme si on voulait nous empêcher de rentrer dans ces lieux. C’était une maison de caractère avec un étage et une remise accolée, plus nous avancions et plus le chien aboyait, c’était comme dans un film à suspens. La porte était ouverte, prenant mon courage à deux mains, j’essayais demodérer les tensions de mon chien qui tirait comme une bourrique en chaleur et nous entrions enfin dans l’antre sombre du mas perdu. Le décor est planté à nous la visite sur la pointe des pieds ! Le logis était vide de meuble, au rez-de-chaussée, il y avait une seule pièce avec au sol du carrelage usé ce qui était sûrement la cuisine avec sa cheminée ancestrale où l’on accrochait une grande marmitepour faire cuire une bonne potée ou bien une soupe de poisson succulente. À l’étage qu’on pouvait 3
atteindre en empruntant un escalier vermoulu, il y avait deux pièces qui étaient certainement la chambre des parents et des enfants, dont le plancher était confectionné de vieilles planches non rabotées et qu’il fallait laver à grande eau. À la vue de cette demeure, on peut affirmer que lesgens qui y vivaient étaient bien pauvres et l’on ne voyait aucuns luxes sur les murs qui étaient sans papier peint ni peinture. Il avait certainement le strict minimum d’une famille qui travaillait dur pour manger à leur faim. La remise servait aussi d’étable et l’on pouvait y entreposer un soc pour labourer, une petite carriole pour aller à la ville, du bois pour faire du feu et du foin pour lesbêtes. Le chien reniflait chaque recoin, comme s’il était à la recherche d’un quelconque gibier ou bien avait-il senti une souris qui logeait dans une cache. À l’extérieur la nature a repris son droit sur ce qui devait être le jardin avec en outre un petit verger où devaient pousser des pêchers, des figuiers et toutes les variétés de légumes que l’on trouve en Provence. On trouve encore un puits,…