(Bruits de la gare, annonce d’un train, musique en fond)

Il est 8 heures du matin. Parmi les nombreux pendulaires qui sillonnent la gare de Lausanne, certaines personnes nesemblent pas se hâter pour parvenir au bureau à temps. Ces gens, munis d’instruments de musique ont pour mission d’égayer les passages sous voies des halles de chemin de fer.
Tous lesjours, ces musiciens de tout âges et de tout horizons nous livrent leur répertoire musical. Allant des airs sud américains aux concertos à l’accordéon, en passant par le banjo et laflûte, les mélodies qui parviennent aux oreilles des voyageurs sont riches…
Ces personnes anonymes et parfois douées parcourent la gare du chef-lieux vaudois quotidiennement.
D’oùviennent-ils? Quel fut leur parcours de vie? Comment ont-ils appris l’art de leur instrument? Gagnent-ils bien leur vie? Exercent-ils une autre activité? Comment s’organise leur journée detravail? Nous sommes allés à la rencontre de ces personnages qui créent l’ambiance de notre gare.

Au fond du bistrot sous-terrain, Eduardo, 52 ans attend patiemment son passage.Le ventre généreux, les cheveux sur les épaules ornés d’un bonnet recouvrant le sommet de son crâne, il boit un thé en compagnie de sa guitare. Eduardo vient du Paraguay et désirerester anonyme car il n’a pas de papiers. Il passe toutes ces journées entre le couloir ouest et le couloir est de la gare de Lausanne.
L’ambiance d’une gare n’est jamais extrêmementchaleureuse, toutefois lorsque Eduardo s’empare de sa guitare et chante, l’atmosphère revête une teinte sud américaine. Quand Eduardo chante, il y met du coeur. Que l’on soit sur la voie1 ou sur la voie 9, la voix d’Eduardo nous atteint. Elle jailli des escaliers et envahit les voie au milieu des locomotives et des pendulaires.
La vie ne semble pas facile pour …