Etat ou absence d’etat?

Giulia Fani
Etudiante Erasmus
Numéro étudiant : 20703747

Dissertation
“L’Etat est-il plus à craindre que l’absence d’Etat?”

Cette question nous oblige à considérer deux situations opposées dans lesquelles les hommes peuvent se trouver à vivre, l’Etat et l’absence d’Etat, et de les comparer, puisque il faut établir laquelle est à considérer la plus dangereuse, la plus oppressante.
Lapensée philosophique, et politique, a élaboré nombreuses réflexions différentes sur ce sujet pendant les siècles, et la raison est surtout que « Etat » et « absence d’Etat » sont deux concepts qu’ont été interprétés en plusieurs manières. Il s’agit d’options qui contiennent toutes les deux des éléments négatifs : ni l’Etat ni son absence peuvent être considérées, dans une analyse réaliste etattentive, des situations idylliques et parfaites. Cependant, peut-être il y en aura une qui est quand-même préférable à l’autre, qui est justement moins à craindre, donc qui peut mieux permettre aux hommes de vivre dans une situation de sécurité et de paix, en relative sérénité. Les sens possibles qu’on peut attribuer à ces deux expressions vont concerner pas seulement une réflexion politique etanthropologique, mais aussi la dimension éthico-morale.
Comme il s’agit d’analyser dans une côté la vie dans l’Etat, et dans l’autre côté la vie au dehors de l’Etat, de les décrire et les comparer, ça sera plus utile pour cette dissertation de se concentrer sur les philosophes qui ont effectué explicitement une telle comparaison, de faire partir l’analyse de la pensée politique moderne et dujusnaturalisme, dont les principales représentants sont Hobbes, Locke et Rousseau. Ca ne veut pas dire que les philosophes précédents aient ignorés la problématique : Aristote par exemple, dans sa conception téléologique de l’Univers, pense que chaque élément ait un ergon, c’est-à-dire une disposition naturelle qu’il doit réaliser dans le monde. L’ergon de l’homme est le logos, la raison, le dialogue,qui ne peut être déployé que dans la vie en société, la vie avec les autres. L’homme est un animal politique, et il n’est pas un homme au dehors de la vie en communauté. Dans ce sens là la réponse d’Aristote au problème est assez claire, et cependant il ne s’occupe pas explicitement de décrire la situation avant et après la naissance de la société civile, qui est au contraire le centre de laréflexion jusnaturaliste: dans une coté, l’état de nature, caractérisé des règles universelles et précédentes à la formation du droit positif, inscrites dans l’ordre naturel du monde, et dans l’autre la société civile, organisée, avec ses lois écrites et ses détenteurs du pouvoir.
Le premier philosophe qui mérite d’être pris en considération est Hobbes (1588-1679) : c’est à partir de lui que ledéveloppement de la philosophie politique moderne commence, allant vers l’élaboration d’une théorie rigoureuse et unitaire de l’Etat. Comme déjà dit, pour trouver la réponse que chaque philosophe donne à la question objet de cette dissertation, il faut partir de ce que chacun entend avec « Etat » et « absence d’Etat ». Pour Hobbes, l’état de nature, donc l’état de l’homme au dehors de la sociétécivile, est caractérisé d’une guerre de tous contre tous. Cette guerre est le résultat de plusieurs aspects : primairement, ce sont les passions des hommes à la déterminer, il y a un désir de supériorité, de gloire, qui pousse les hommes à désirer le mal des autres. Ensuite, le droit naturel et fondamental de chaque homme est la conservation de soi, de sa propre vie, et chacun est autorisé à utilisertous les moyens pour obtenir ce résultat. Ca veut dire que, comme tous les hommes sont égaux, chacun a le droit sur toutes les choses, qui ne sont quand-même suffisantes pour tous, et le résultat est inévitablement la guerre des hommes entre eux.
Finalement donc, comme il dit dans le Léviathan, section première, chap.13 «on trouve dans la nature humaine trois causes principales de conflit:…