CH 10 – L’EVOLUTION DU MODE DE CONSOMMATION
A. Quelle est l’évolution de la consommation totale des ménages ?
1. La croissance sur longue période
De 1960 à 1998, la consommation en volume des ménages français a été multipliée par plus de trois. Cela
correspond environ à une multiplication par 2,6 de la consommation par tête. Cette évolution n’a pas été
uniforme dans le temps.
Taux decroissance annuels
moyens de la consommation en
volume des ménages
1960-70 1970-80 1980-90 1990-97 1997-
98
+5.2 % +3.5 % + 2.6% +1.1 % +3.4%
L’augmentation de la consommation est plus lente et plus irrégulière depuis la fin des années 70 jusqu’à sa
remontée de 1998. La faible croissance du pouvoir d’achat et la précarisation accrue de nombreux salariés
limitent à la fois les désirs et lesmoyens de consommer. De même, l’entrée plus tardive des jeunes sur le
marché du travail freine la consommation d’un groupe d’âge qui possède une forte propension à consommer.
2. Les Trente Glorieuses
2.1. La consommation de masse
La consommation de masse signifie l’accès pour la majeure partie de la population à une consommation de
produits standardisés. Elle repose sur une double dynamique del’offre et de la demande, dans le cadre d’une
régulation fordiste fondée sur le couple production de masse-consommation de masse, qui a prévalu dans les
grands pays industrialisés jusqu’à la fin des années 70
2.2. L’accroissement de la demande
Le pouvoir d’achat moyen annuel du consommateur français s’élève aujourd’hui à 80 000 F contre 20 000 F
en 1950 (en francs constants) et 40 000 F en 1968.Il s’est accru en moyenne de 5 % par an jusqu’aux années
1970. À noter que l’élévation du revenu des ménages correspond aux revenus directs (liés à la répartition des
gains de productivité) et aux revenus indirects découlant de la redistribution de l’État et des organismes
sociaux. L’élévation du revenu permet l’accès à des consommations autrefois réservées à une minorité
(exemple :l’automobile).
Au-delà du revenu, les mutations structurelles de l’économie ont un effet positif sur la demande : l’exode
rural réduit l’autoconsommation globale des ménages et le développement des villes favorise le mode de vie
et de consommation urbain centré sur l’achat de biens d’équipement des ménages (souvent à crédit) et sur les
biens de consommation courante.
Enfin, les mutationssocio-démographiques contribuent à l’avènement d’une société de consommation : le
baby-boom permet une augmentation et un rajeunissement de la population qui participent d’un
élargissement de la consommation. De même, le retour des femmes sur le marché du travail couplé à la
salarisation croissante favorise la consommation des ménages.
2.3. L’intensification et l’élargissement de l’offre
La rationalisationde la production agricole et industrielle, fondée notamment sur la fabrication en séries,
permet d’abaisser le prix de nombreux produits et de diversifier l’offre. L’écoulement de ces produits à
travers la grande distribution réduit les coûts de commercialisation et entretient la production.
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B. Comment analyser les transformations structurelles du mode de consommation ?
La montée régulièredu niveau de vie depuis 1945 s’accompagne d’une diversification et d’une croissance
qualitative des dépenses.
1. Les outils d’analyse
1.1. Les coefficients budgétaires
Un coefficient budgétaire est, selon l’INSEE, le « rapport à la dépense totale de la dépense consacrée à un
bien ou service particulier (ou à une catégorie de biens et services) ». Exemple : dépenses alimentaires = 871
MF ;dépenses totales de consommation = 4 857,3 MF – coefficient budgétaire de l’alimentation = 871/4
857,3 x 100 = 17,9 (par convention, on n’écrit pas %).
1.2. Les lois d’Engel
Le statisticien allemand Ernst Engel (1821-1896) a formulé des lois stastistiques mettant en évidence la
hiérarchie des besoins (fondamentaux, intermédiaires, de luxe) à travers des relations entre structure de la…