Figures de style
Les figures de rhétorique
I) La rhétorique
Pratiquée à l’origine dans la Grèce antique, la rhétorique se compose de trois arts principaux, que sont l’inventio, la dispositio et l’elocutio. L’«invention» désigne le choix des sujets, des arguments, des moyens de persuasion et d’amplification à présenter aux destinataires du discours, la «disposition» concerne les techniques de composition, lesdifférentes parties de l’argumentation. Enfin, l’«élocution» correspond au choix des mots dans la phrase : au style. Ainsi tous les procédés employés par un auteur pour créer une certaine expression, un certain effet sur le lecteur, relèvent de l’elocutio; identifier et analyser ces procédés, c’est donc s’intéresser à toutes ces figures qui participent à l’art du style pour saisir et comprendreles significations d’un texte.
II) Les figures de style, ou figures de rhétorique
Adjonction :
Elle fait dépendre d’un mot ou d’une expression plusieurs termes par un procédé d’accumulation.
Exemple : «Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi.»
Pierre Corneille, Le Cid.
Effet recherché : produire un effet d’insistance et d’association d’éléments différents
Allégorie :
Ellereprésente une idée par une image, un objet ou un être vivant.
Exemple : «Mon beau navire ô ma mémoire» Apollinaire, «La chanson du Mal-aimé» Alcools
Effet recherché : suggérer une sensibilité, une émotion par une image
Anacoluthe :
Elle se caractérise par une rupture de la construction syntaxique habituellement employée.
Exemple : «Le nez de Cléopâtre : s’il eût été plus court, toutela face de la Terre aurait changé.» (Blaise Pascal, Pensées, CLXII)
Effet recherché : mettre en valeur des mots en créant un effet de surprise par une rupture syntaxique.
Antanaclase :
Une antanaclase est la reprise d’un même mot avec un sens différent.
Exemple : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »
(Blaise Pascal, Pensées, XXVIII)
Asyndète :
Elle secaractérise par l’absence de mot de liaison entre plusieurs termes.
Exemple : «Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se mit exercer ces talents, la petite terre rapporta beaucoup» Voltaire, Candide
Aposiopèse :
L’aposiopèse est une figure qui consiste à interrompre une phrase ou un vers sans achever sa pensée.
L’aposiopèse révèle une émotion ou une allusion.
Exemple :« Tu vas ouïr le comble des horreurs.
J’aime…À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.
J’aime… »
Phèdre de Racine
Chiasme :
Cette figure reprend en ordre inversé deux groupes syntaxiques ou lexicaux parallèles.
Exemple :
«Rester dans le paradis, et y devenir démon, rentrer dans l’enfer, et y devenir ange!»
(Victor Hugo)
Effet recherché : suggérer les fortescontradictions qui aiment une vision d’ensemble ou souligner l’union de deux réalités
Ellipse :
Une ellipse consiste à omettre volontairement certains éléments logiquement nécessaires à l’intelligence du texte. En narratologie, l’ellipse passe sous silence des événements, ce qui accélère considérablement la narration.
Exemple : «Et pendant des années et encore des années ce fut ainsi chaque jour…»Aux champs, Guy de Maupassant
Effet recherché : donner de la densité au texte et laisser le lecteur imaginer ce qui n’a pas été formulé implicitement.
Enumération :
C’est un procédé stylistique qui consiste à accumuler, les uns à la suite des autres, plusieurs éléments de même niveau syntaxique, coordonnés ou non.
Exemple :
«Tout l’hivers va rentrer dans mon être: colère, Haine,frissons, horreur, labeur dur et forcé.» Charles Baudelaire, «Chant d’automne»
Épanalepse :
Cette figure consiste en la reprise d’un mot ou une expression en fin d’une phrase ou d’un vers, afin de renforcer un effet emphatique ou pathétique.
Exemple : «L’Homme est un loup pour l’Homme.»
Plaute
Euphémisme :
C’est une figure de rhétorique qui consiste à atténuer ou adoucir une…