Dudu

eRhétorique grecque
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Aller à : Navigation, rechercher

La rhétorique grecque est, directement ou indirectement par le biais de la rhétorique latine, à la base de toutes les théorisations au Moyen Âge et aux époques moderne et contemporaine. Bien que d’autres civilisations aient étudié et pratiqué cette discipline – qui d’ailleurs se pratiquespontanément, même sans la moindre connaissance –, les Grecs sont les inventeurs du mot et les premiers à avoir décrit la rhétorique et en avoir formulé les concepts.
Sommaire
[masquer]

* 1 La rhétorique avant la rhétorique
* 2 La rhétorique des sophistes et des orateurs
* 3 La rhétorique des philosophes
* 4 La rhétorique des professeurs
o 4.1 Principales œuvresconservées
* 5 Art du spectacle et littérature
* 6 Sources
* 7 Notes

La rhétorique avant la rhétorique[modifier]

La réflexion sur le langage et sa capacité à produire des idées et des réactions chez les auditeurs est certainement très ancienne en Grèce. Comme le remarquent souvent les théoriciens des époques ultérieures, déjà au VIIIe siècle av. J.-C., Homère fait preuve d’unemaîtrise de l’art du discours impliquant que, génie mis à part, il avait reçu, sous une forme ou une autre (préceptes empiriques ou apprentissage ordonné) un savoir élaboré. On peut constater la même chose chez l’autre poète fondateur, Hésiode.
La rhétorique des sophistes et des orateurs[modifier]

Mais c’est au Ve siècle que les Grecs situent l’invention de la rhétorique proprement dite. Ilsl’attribuent à deux Siciliens, Corax et son élève Tisias, personnages dont l’existence réelle est mise en doute. Cette « invention » est liée à la chute des tyrans qui eut alors lieu en Sicile. Selon une tradition attestée par Aristote et Platon, Corax aurait alors proposé ses services aux petits propriétaires dont les terres avaient été confisquées par les tyrans et qui, voulant les récupérer parprocédure judiciaire, ne disposaient que de la parole pour soutenir leurs revendications. Une autre tradition[1] assure au contraire que Corax voulait permettre aux puissants de conserver leur emprise sur le peuple après avoir perdu la possibilité de l’imposer par la force.

Ce qui est sûr c’est que la rhétorique est théorisée et approfondie dans la seconde moitié du Ve siècle par ces « maîtres desavoir » (c’est le sens premier du mot grec sophistês) qu’à la suite de Platon nous appelons les Sophistes. Mais il n’y a pas chez eux, pour autant qu’on puisse en juger, de distinction nette entre philosophie, rhétorique et autres savoirs techniques. Celui d’entre eux qui s’est le plus particulièrement intéressé à la rhétorique est Gorgias. Sa pensée a eu une profonde influence sur ses successeurs.Au cours du IVe siècle, avec Isocrate naît spécifiquement une rhétorique, distincte de la philosophie, opposée à la fois à celle-ci et à la recherche de la virtuosité pure qui caractérisait les sophistes. Dans le même temps, les conditions politiques à Athènes et, sous une forme généralisée, dans l’ensemble de la Grèce, favorisent l’émergence de grands orateurs dont les œuvres sont savammentconstruites, le plus célèbre d’entre eux étant Démosthène. Les ouvrages théoriques se multiplient, comme le note un peu plus tard Aristote, mais il ne nous en est parvenu que la Rhétorique à Alexandre, que les modernes attribuent généralement à Anaximène de Lampsaque. À la fin de l’époque classique et au cours de l’Époque hellénistique, des écoles de rhétorique s’ouvrent en Grèce, puis dans toutl’Orient méditerranéen, celle d’Eschine, rival malheureux de Démosthène, fondée. La rhétorique entre alors dans le cursus scolaire de toutes les élites du monde grec. La conquête romaine étend ce système à l’ensemble de l’empire. Il se maintient dans toute l’histoire de l’Empire romain (en latin en Occident) et se prolonge sous l’Empire byzantin. Des nombreux traités théoriques composés pendant…