Fijalkow apprentissage de la lecture et production d’écrit à l’école

• Présentation de l’article

L’article que j’ai choisi de présenter est intitulé “Pourquoi et comment articuler l’apprentissage de la lecture avec celui de la production d’écrit aux différentes étapes de la scolarité primaire ?” de Jacques Fijalkow, professeur en psychologie à l’université de Toulouse le Mirail, responsable de l’Equipe Universitaire de Recherche en Education et Didactique dansle Centre de Recherches en Education, Formation, Innovation (EURED-CREFI).
Cet article a été envoyé au PIREF (Programme Incitatif de Recherche en Education et Formation) en vue de la conférence de consensus sur l’enseignement de la lecture à l’école primaire tenue les 4 et 5 décembre 2003. Il s’inscrit dans l’époque des nouveaux programmes de l’école primaire de 2002 qui privilégiaient unepatiente préparation à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture (entendre et distinguer les sons de la langue, les phonèmes, les graphèmes), cet apprentissage devant se faire durant tout le cycle 2 (de la Grande Section au CE1) en liant les activités de lecture et d’écriture.

• Résumé de l’article (spécificité du contenu)

Jacques Fijalkow rappelle tout d’abord que la question posée n’a desens que dans une approche empiriste où l’apprentissage se fait à travers un enseignement (par un maître à des élèves). Pour en faire une approche didactique, il pose ensuite la question autrement : pourquoi et comment articuler l’enseignement de la lecture avec celui de la production d’écrit ?
Selon l’auteur, la place de l’écrit à l’école change selon un contexte culturel. Ainsi dans les payshispanophones, la lecture et l’écriture sont très liées dès le jeune âge alors que dans les pays anglophones il y a une séparation entre la lecture et l’écriture. Dans les pays francophones, la lecture précède l’écriture car cette dernière n’en est que le prolongement. Il ajoute à ce sujet que d’autres pédagogues comme Freinet et Montessori donnent une place importante à l’écriture.
Il énonce alorsla possibilité d’un débat en France pour donner plus de place à l’écriture.
Fijalkow en donne alors quatre avantages :
? Le premier avantage est tiré des théories constructivistes (Montessori, Freinet) qui placent l’élève au centre de la construction de savoirs avec des méthodes actives. L’écriture est alors plus active car le texte lu en lecture est donné alors dans l’écriture, c’est celuiqui est directement construit par l’élève.
? Le deuxième avantage est relatif à la “clarté cognitive”, c’est-à-dire la compréhension des caractéristiques de l’écrit qui peuvent se révéler mystérieuses pour les enfants (“qui écrit à qui, pourquoi ?”). Il s’agit alors d’introduire des activités d’écriture où les élèves produisent pour faciliter la compréhension et construire le sens.
? L’écritureimplique un travail d’analyse. L’enfant est sensibilisé plus concrètement aux relations phono-graphiques de la langue française (langue alphabétique) pour laisser à la lecture les compétences de sens et de compréhension.
? Enfin l’écriture permet une meilleure évaluation des connaissances. Le savoir-écrire est le meilleur reflet de ce que savent les élèves.

Le psycholinguiste souhaite définir unnouveau rapport entre lecture et écriture tout en précisant qu’il ne faut pas donner l’exclusivité à l’écriture. Il donne un rôle capital à l’écriture mais il faut qu’il y ait les deux en simultanée pour un apprentissage de la langue écrite. L’écriture est alors un outil d’analyse métalinguistique et linguistique qui puise sa source dans les textes lus, qui constituent une base de données pourles écrits des élèves.
Il propose alors d’analyser des pratiques des enseignants et revient sur les pédagogies traditionnelles où le savoir-lire est dominé par l’acquisition de graphèmes/phonèmes et le savoir-écrire par la production d’écrits qui ne font pas l’objet d’un enseignement, réduit au graphisme et à l’orthographe (pratiques décontextualisées). A cette conception classique s’oppose celle…